Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent principalement sur la dernière sortie d’Ousmane Sonko, appelant ses partisans à suivre sa « caravane de la liberté » vers Dakar, moins d’une semaine avant le délibéré du procès criminel intenté contre lui par la jeune masseuse Adji Sarr et pour lequel le procureur a requis dix ans de prison ferme pour l’opposant.
En réaction à son procès pour viols et menaces de mort contre la jeune masseuse Adji Sarr, ex-employée du salon de massage Sweet Beauté, Ousmane « Sonko allume sa dernière bûche », indique Le Quotidien. Depuis son domicile à Ziguinchor (sud), dont il est le maire, l’opposant annonce une « caravane de la liberté » et « déclare une +tolérance zéro pour Macky Sall+ », son farouche adversaire.
L’Observateur explique « les raisons du jusqu’au-boutisme » de Sonko, le leader du parti Pastef qui « annonce le +combat final+ à Dakar ». Selon certains analystes, l’opposant arrivé troisième avec plus de 15% des suffrages à la présidentielle de 2019 « essaie de recréer la situation de mars 2021 », consécutive à sa brève arrestation qui avait créé de violentes tensions pour le pays. Quatorze personnes y avaient laissé leur vie. Depuis lors, l’opposant est mis sous contrôle judiciaire dans le cadre de cette affaire de viols et menaces de mort.
« Quand il appelle ses sympathisants à le rejoindre à Dakar, c’est parce que, d’abord, il n’avait pas intérêt à ne pas se présenter au procès parce que ce qui s’est passé, hier (mardi), a montré que la stratégie de la chaise vide de ses avocats et lui-même n’était pas bonne. Ensuite, Sonko a la conviction que ce n’est pas avec des procédures judiciaires qu’il va s’en sortir mais avec la résistance », explique au journal le professeur Papa Fara Diallo, analyste politique.
Walf Quotidien explique de son côté « comment le piège de la défense a été déjoué » dans le procès entre Ousmane Sonko et Adji Sarr. « Le procès pour viols et menaces de mort du leader de Pastef s’est déroulé devant la chambre criminelle sans lui. Ses avocats et ceux de sa co-accusée, Ndèye Khady Ndiaye, propriétaire de Sweet Beauté, n’ont pas aussi assisté à l’audience. Cette dernière est poursuivie pour +complicité de viol et incitation à la débauche+. A force de vouloir jouer sur le timing, ils sont finalement tombés dans leur propre piège. Avec des renvois, ils espéraient imposer leur propre agenda sur le déroulé du procès. Malheureusement, tout est tombé dans l’eau. Le juge qui semble avoir tout compris a fait foirer tout », souligne le journal.
A cet effet, L’AS indique que « Sonko annonce la bataille finale à Dakar et menace ». « Je suis prêt au sacrifice ultime. Mon accusatrice (Adji Sarr) doit comprendre qu’elle paiera tôt ou tard. Idem pour tous les comploteurs » dans ce dossier, a promis le maire de Ziguinchor.
Devant de telles déclarations, Bés Bi note que les « tensions politiques » ne sont pas prêtes de s’estomper parce que « juin défie mai » en raison de plusieurs dates politiquement chargées pour le mois prochain. La coalition Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple) prévoit une manifestation le ce vendredi 26 mai prochain alors que des partisans de Macky Sall organiseront un rassemblement le lendemain et le 3 juin pour soutenir la troisième candidature controversée de leur leader en février 2024.
Deux jours avant, le 1er juin notamment, la chambre criminelle du tribunal de Dakar prononcera le verdict du procès Sweet Beauté avec les conséquences pouvant en découler pour Ousmane Sonko, considéré comme le leader de l’opposition et bénéficiant d’une grande popularité auprès de la jeunesse.
ODL/ac/APA