L’on enregistre, en Afrique Subsaharienne, un gap important entre le total des crédits accordés aux petits exploitants agricoles et les besoins des acteurs.
A l’occasion de la 3ème édition de l’Académie de la Banque Européenne d’Investissement sur les questions liées aux PME et à la Microfinance en Afrique de l’Ouest et du Centre, qui se tient à Abidjan et 13 et 14 septembre 2023, le représentant de la FAO en Côte d’Ivoire, M. Attaher Maiga,, a décliné la vision de l’institution.
Selon M. Attaher Maiga, le crédit total accordé aux petits exploitants agricoles par les institutions financières informelles et formelles, ainsi que par les acteurs de la chaîne de valeur, ne répond présentement qu’à environ 28% soit 12 milliards de dollars des besoins estimés à environ 42 milliards de dollars en Afrique subsaharienne.
Il est urgent de combler ce gap, a-t-il martelé, soutenant que « le changement climatique est une réalité et les effets se perçoivent de nos jours, à travers la déforestation, l’appauvrissement des sols, la désertification et les inondations dans plusieurs régions ».
Le représentant de la FAO à Abidjan a fait observer que certains agriculteurs ne parviennent plus à produire, ce qui est une menace sérieuse pour la sécurité alimentaire en Afrique Subsaharienne particulièrement.
Il co animait un panel avec des acteurs de la banque et de la microfinance qui avait pour sous thème : « Innovations et facteurs de réduction des risques du financement agricole ».
En réponse aux effets négatifs du changement climatique qui menacent la sécurité alimentaire surtout en Afrique, M. Attaher a mis l’accent sur les mesures d’adaptation et de mitigation au changement climatique pour favoriser le développement des chaînes de valeurs agricoles dont les potentiels et opportunités restent largement sous exploités.
« Dans cette perspective, il faudrait notamment adapter les modes de financement des petits producteurs et productrices et mettre à l’échelle les bonnes pratiques et les innovations en matière de financement. » a-t-il insisté.
S’agissant du cas spécifique de la Côte d’Ivoire, frappée par les effets du changement climatique, la FAO envisage en plus de l’agroforesterie, de vulgariser l’Initiative villes vertes durant la 6eme édition du le Salon de l’Agriculture et des ressources animales (SARA) prévue du 29 septembre au 08 octobre 2023.
Cette initiative soutenue par la FAO vise à contribuer à la transformation des systèmes agroalimentaires, à l’élimination de la faim et à l’amélioration de la nutrition au sein des villes et autour de celles-ci. L’organisation veut également une sensibilisation des populations en zones urbaines pour une agriculture de proximité sur de petits espaces.
Il a appelé à la promotion du planting d’arbres en général et surtout fruitier ou encore les cultures maraichères avec la technique du hors sol dans son cadre de vie. En somme, l’Initiative villes vertes permettra de pratiquer l’agriculture urbaine et périurbaine gage d’une disponibilité de produits agricoles.
D’autres solutions de la FAO en réponse à la question des effets du changement climatique seront également présentées en vue de l’atteinte de la Côte d’Ivoire à la sécurité alimentaire voire souveraineté alimentaire à l’horizon 2030.
AP/APA