Le président Mohamed Bazoum est en détention avec des membres de sa famille depuis le coup d’État du 26 juillet 2023.
Retenu prisonnier depuis près de trois mois, le chef de l’Etat nigérien déchu a tenté en vain de s’enfuir de son lieu de détention, a affirmé jeudi soir le régime militaire arrivé au pouvoir fin juillet. « Le président déchu Mohamed Bazoum accompagné de sa famille, ses deux cuisiniers et deux éléments de sécurité a tenté de s’évader de son lieu de détention », a déclaré la junte dans un communiqué, soulignant que les personnes qui l’aidaient dans cette tentative d’évasion qui a viré en « échec » ont été arrêtées alors que « le procureur de la République saisi de l’affaire a d’ores et déjà ouvert une enquête ».
Les autorités militaires expliquent dans le document que le plan d’évasion de Mohamed Bazoum, 63 ans et non démissionnaire de son poste de chef de l’Etat du Niger, avait pour but de l’emmener d’abord « dans une planque en périphérie de Niamey », la capitale du pays. Elles ajoutent que c’est à partir de là-bas que le président déchu devait emprunter des « hélicoptères appartenant à une puissance étrangère », sans préciser laquelle, en direction du Nigeria, pays voisin du Niger qui applique les sanctions économiques et politiques de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao).
La Cédéao, qui souhaite coûte que coûte rétablir Mohamed Bazoum à son poste, n’écarte pas de recourir à la voie des armes même si elle privilégie la voie diplomatique pour faire revenir le général Abdourahamane Tiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP, nom de la junte) et ancien chef de la garde présidentielle sous Bazoum et son prédécesseur Mahamadou Issoufou, à de meilleurs sentiments.
Dénonçant « l’attitude irresponsable » de Mohamed Bazoum dont le lieu de détention n’a pas été précisé, le pouvoir militaire nigérien déclare toutefois « rassurer l’opinion nationale et internationale de (sa) ferme détermination à conduire la transition (qui va durer trois ans au maximum selon le général Tiani) à son terme, conformément aux aspirations du peuple nigérien digne et souverain ».
ODL/te/APA