Des acteurs de la filière, venus de l’Asie, de l’Europe, de l’Amérique et du continent africain, prennent part sur les berges de la lagune Ebrié à la 5e édition de la Journée nationale des exportateurs de cajou de Côte d’Ivoire (JNEC-CI 2024).
Le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, du développement rural et des productions vivrières, Kobenan Kouassi Adjoumani, représentant le Premier ministre Robert Mambé, a procédé ce mercredi 14 février 2024 à l’ouverture de la 5e édition de la JNEC-CI, qui se tient du 14 au 16 février 2024.
Cette session a pour thème « Durabilité de la filière anacarde, gage de compétitivité et de croissance de l’économie ivoirienne ». L’évènement est organisé par l’Association des exportateurs de cajou de Côte d’Ivoire (AEC-CI).
Pour Kobenan Kouassi Adjoumani, « le thème de cette édition qui met en avant la notion de durabilité, nous interpelle à plus d’un titre, tous autant que nous sommes : Etat, acteurs de la filière, investisseurs et population ».
« Il nous interpelle car notre volonté d’accroître notre capacité de production et de transformation de noix brutes doit s’inscrire dans les exigences mondiales de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, en vue de préserver le bon état de notre planète », a-t-il déclaré.
La notion de durabilité doit désormais être prise en compte, car « les techniques et technologies nécessaires à une industrie ivoirienne forte, inclusive et compétitive doivent être maîtrisées par les acteurs nationaux, mais dans le respect des exigences environnementales », a-t-il ajouté.
Cet enjeu « nous interpelle car le savoir-faire de nos acteurs doit atteindre le niveau requis pour faire face à celui des pays devanciers dans l’industrie du cajou et être aux normes internationales pour percer n’importe quel marché », a fait observer Adjoumani Kouassi.
« Nous ne pouvons pas relever les défis du 21e siècle avec les dispositions économiques du 20e siècle. Le temps de l’économie purement agricole est révolu. L’industrialisation s’impose, le passage à la transformation ne peut plus attendre », a-t-il poursuivi.
Dr Adama Coulibaly, le directeur général du Conseil coton-anacarde de Côte d’Ivoire, organe de régulation de la filière, a invité tous les acteurs, y compris les exportateurs à s’impliquer, voire « se convertir », dans le domaine de la transformation.
Il a annoncé l’installation d’un hub logistique à Yamoussoukro et l’opérationnalisation de zones agro-industrielles de cajou, en construction à travers le territoire national. Le pays a mis le cap sur la transformation pour capter davantage de devises.
N’Guettia Assouman, le président de l’Association des exportateurs de Côte d’Ivoire (AEC-CI) et commissaire général de la JNEC 2024, a relevé que la filière, avec la Covid-19 et la crise russo-ukrainienne, a été impactée.
« Aujourd’hui, la résurgence des conflits oblige des compagnies maritimes et pétrolières à emprunter des routes commerciales beaucoup plus longues et onéreuses (…) La filière anacarde en Côte d’Ivoire plie, mais ne rompt pas », en raison de sa résilience, a-t-il poursuivi.
L’anacarde est le troisième produit d’exportation du pays après le cacao et les produits pétroliers et sa demande ne cesse d’augmenter. Introduite en Côte d’Ivoire dans les années 1960 pour freiner la désertification, elle est passée, 20 années plus tard, de l’intérêt écologique à l’intérêt économique.
AP/APA