Dans un article, l’Ivoirien Nafan Samuel Koné, Program Manager dans un organisme international, met le focus sur la nécessité d’améliorer les services de santé dans les zones rurales aux Etats-Unis.
L’auteur met en évidence dans son développement qu’ « aujourd’hui, plus que jamais, en cette période postpandémie de la Covid-19, le monde entier a reconnu l’importance de l’accès aux services de santé ».
C’est l’une des raisons pour laquelle, dira-t-il, le Pape François a déclaré : « La santé n’est pas un bien de consommation, mais plutôt un droit universel, et donc l’accès aux services de santé ne peut pas être un privilège ».
Cependant, de nombreuses personnes dans le monde n’ont toujours pas un bon accès aux services de soins de santé, même aux USA. Pour lui, il y a donc nécessité d’améliorer l’accès aux services de santé, particulièrement dans les zones rurales.
Le système de santé aux Etats-Unis représente une part importante de l’économie du pays. Il repose sur trois piliers majeurs : le coût, l’accès et la qualité. Contrairement à la majorité des Etats du monde, il n’y a pas d’agence centrale qui contrôle l’ensemble du système.
Ce système particulier est en grande partie tenu par des organisations privées, mais réglementé par le gouvernement fédéral américain et les États. Shi & Singh, un rapport paru en septembre 2019, souligne que l’accès aux services de soins de santé est « sélectivement » basé sur l’assurance.
Le système de santé américain est connu sous le nom de quasi-marché ou de marché imparfait. Dans ce marché imparfait, le rapport Shi & Singh ressort que malgré tous les investissements publics et privés dans le secteur de la santé chaque année, la répartition des services n’est pas toujours équitable.
Par conséquent, Samuel Koné fait observer que les populations rurales, en particulier, peuvent être confrontées à de nombreux obstacles liés à l’accès aux soins de santé, ce qui peut contribuer aux disparités en matière de soins de santé.
Les origines des disparités en matière de santé dans l’Amérique rurale sont nombreuses et varient selon les régions. Le journal Jama Internal Medecine (2019), énumère que parmi les facteurs qui sous-tendent ces disparités, l’on a l’accès aux soins de santé, le statut socio-économique, les comportements liés à la santé et les maladies chroniques.
De plus, la mauvaise répartition géographique qui crée une pénurie de professionnels de la santé en milieu rural, entraîne des obstacles à l’accès aux soins, poursuit-il dans son article sur le système de santé en milieu rural aux USA.
Le recrutement et la rétention des prestataires, par exemple, posent des problèmes dans les zones rurales, a-t-il partagé. En outre, moins de 11% des médecins exercent en milieu rural et plus de 20 millions d’Américains ruraux vivent dans des zones où le ratio prestataire/patient est de 1 pour 3.500.
Bien que le ratio recommandé varie de 1 à 2.000 dans ces zones, il y a 39,8 médecins pour 100 000 habitants dans les régions rurales, comparativement à 53,3 médecins pour 100 000 habitants dans les zones urbaines, rapporte Health Policy Institute.
Ces données montrent une pénurie importante de médecins dans les régions rurales en raison d’une mauvaise répartition géographique. Le dispositif sur les soins abordables (Newkirk & Damico, 2014), indique d’ailleurs qu’en 2010, 14% de la population américaine, soit près de 50 millions de personnes, vivaient dans des zones rurales
Aujourd’hui, l’accès aux soins de santé est affecté par la pauvreté, les longues distances à parcourir pour se rendre aux services de santé et le fait de ne pas être assuré, renchérit l’article qui note que les hôpitaux ruraux sont plus petits et fournissent moins de services.
La population rurale connaît plus de problèmes de santé que la population urbaine (17,2 % contre 14,7 %), au regard des données du Centre de contrôle des maladies et de prévention (CDC, 2012). Un rapport (Ziller 2015) fait état de ce que la population rurale est plus disposée à retarder les soins en raison du coût (15,6% en milieu rural contre 13,3% en milieu urbain).
La population rurale est systématiquement moins bien lotie que la population urbaine en matière de santé, alors que tous les citoyens méritent un accès égal aux soins de santé, quels que soient leur lieu de résidence et leur statut social, constate-t-il.
De ce fait, le Corps national des services de santé et les zones de pénurie de professionnels de la santé ont été créés et tentent de résoudre ces disparités au niveau des instituts nationaux de santé (National Institutes of Health, NIH).
Une autre solution pour y remédier est la télémédecine promue par le Centre national d’information sur la biotechnologie (NBCI), car elle offre la possibilité de fournir des services de soins de santé sur de grandes distances dans les zones urbaines et rurales mal desservies.
La réflexion sur les services de santé dans les zones rurales aux Etats-Unis, faite par Samuel Koné, conclut que le but final est que ces solutions comblent quelque peu les lacunes des disparités et permettent à plus de 50 millions de personnes d’avoir un meilleur accès aux services de soins de santé.
AP/APA