Ce concours, initié par ONU Femmes, dont la première édition s’est tenue sur les berges de la lagune Ebrié, a enregistré près de 200 projets de jeunes femmes et hommes issus de l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Sur 195 projets reçus, dix ont été présélectionnés et quatre retenus pour bénéficier d’un accompagnement technique et financier. Les candidats ont présenté ce mercredi 20 mars 2024 devant un jury à Abidjan leurs projets, en présentiel ou via une vidéo.
Le Hackathon a été l’occasion pour ces jeunes de s’engager pour construire un environnement numérique, sécurisé et accessible, permettant aux femmes et aux filles de jouir pleinement de leurs droits fondamentaux et réaliser leurs potentiels.
Selon Mme Arlette Mvondo, conseillère technique au Bureau régional de ONU Femmes (basé à Dakar), ce concours vise à développer des solutions technologiques pour lutter contre les Violences basées sur le genre (VBG).
Membre du jury, Mme Sani Ouma, manager auprès de Women’s Investment club à Dakar et consultante en genre et entrepreneuriat, a indiqué que le Hackathon ciblait des projets basés en Afrique de l’Ouest et du centre, les zones d’intervention du Bureau régional de ONU Femmes.
« On a essayé de sélectionner les meilleurs projets qui nous semblaient les plus pertinents compte tenu de la problématique, mais également ceux qui sont les plus réalisables, pour lesquels on est sûr que la solution va être mise en œuvre et va déboucher sur une solution concrète », a-t-elle dit.
Le premier lauréat du concours Hackathon Stop VBG est le Nigérien Hamadou Ali David Malick avec son projet Shesafe, qui vise à mettre la technologie au service de la lutte contre les violences à l’égard des femmes et des filles.
« J’ai vécu et je suis témoin oculaire de violence d’un homme sur sa femme, dans mon équipe également j’ai une fille qui a subi le viol de ses camarades d’école ; c’est ce qui m’a poussé à me lancer dans la lutte contre les VBG », a confié Malick Hamadou.
Analyste programmeur, Malick Hamadou, s’est engagé dans la collecte des données, « le seul moyen » pour lui de « prendre des décision percutantes et réalistes » contre le phénomène des VBG et aider les organisations au plan statistiques. Il se dit fier de ce prix glané avec son équipe basée à Niamey.
Le deuxième lauréat est la Sénégalaise Hildegarde Edima avec son projet SIS, suivie de la Béninoise Audrey Mariette Sèna Gohoué (3e) qui a défendu le projet Being Human. Le 4e lauréat est l’Ivoirienne Kafana Coulibaly qui a présenté le projet Ndemin/Talk à l’école.
Les lauréats seront accompagnés par les partenaires de ONU Femmes à structurer leur business model et leur business plan, à lever des fonds auprès de partenaires et investisseurs. Ils bénéficieront également d’un mentorat et coaching personnalisé avec des experts.
« L’ampleur des VBG dans notre région est très préoccupante, parce que nous avons une femme sur trois qui est victime de violences (…) et ces violences sont des violences physiques, domestiques, psychologiques, économiques avec des conséquences dévastatrices », a noté Mme Mvodon.
Depuis quelques années, ONU Femmes œuvre sur le plan normatif pour avoir des lois, des stratégies et des politiques publiques, qui permettent de répondre, de prévenir et d’adresser cette question. Cette initiative vient appuyer ces efforts en matières de lutte contre les VBG.
A la veille du concours Hackathon stop VBG, s’est ouvert le forum Pro’Tech HER qui a pour objectif de sensibiliser les populations sur tout ce qui concerne les Violences basées sur le genre (VBG), notamment dans le numérique.
Moussa Diarrassouba, directeur de cabinet du ministère ivoirien de la Femme, de la famille et de l’enfant, a salué l’initiative de ce forum destiné à promouvoir l’innovation inclusive en faveur de la protection et de la promotion des droits des femmes et des filles.
Les partenaires de cette initiative sont : Le Fonds français Muskoka, UNFPA, la Banque africaine de développement (BAD), la Fondation Ecobank, le WIC (Club d’investissement des femmes), AfriLab, Orange Bank et Kaizène.
AP/APA