La 4e édition du Cyber Africa Forum, ouverte ce lundi 15 avril 2024, a réuni des acteurs du secteur public et privé de premier plan, pour discuter des innovations et des stratégies de défense face aux nouvelles menaces numériques et la gestion des données sensibles.
Le ministre ivoirien de la Transition numérique et de la digitalisation, M. Ibrahim Kalil Konaté a déclaré que les avancées technologiques représentent des opportunités pour les sociétés, mais soulèvent également des défis de taille en matière de sécurité et d’éthique.
La cybersécurité, insistera-t-il, est l’un de ces défis primordiaux, de même que l’Intelligence artificielle (IA) qui ouvre des horizons insoupçonnés, mais soulève également de nombreuses interrogations d’ordre éthique et sociétal.
Selon le ministre Ibrahim Kalil Konaté, le coût de la cybercriminalité en Afrique est estimé à environ 4 milliards de dollars en 2022, soit plus de 2.000 milliards de FCFA au regard des données de l’Union internationale des télécommunications (UIT).
Le commissaire général de Cyber Africa Forum, Franck Kié, a fait savoir que l’Intelligence artificielle est une source d’opportunités qui pourrait contribuer à hauteur de 15,7 % du PIB africain d’ici à 2030, ce qui correspond à une valeur ajoutée de 1,2 milliard de dollars et la création de 20 millions d’emplois.
Aujourd’hui, l’on observe une utilisation croissante de l’IA par les cybercriminels pour développer des attaques sophistiquées. Franck Kié confiera que les coûts liés à la cybercriminalité sont en hausse, avec des estimations qui pourraient atteindre 10.500 milliards de dollars en 2025.
Les cybermenaces ne connaissent pas de frontière, c’est pourquoi pour lui, la coopération internationale est essentielle pour y faire face efficacement. Durant deux jours, les experts discuteront autour du thème « Quelles stratégies adopter face à l’essor de l’Intelligence artificielle (IA) en Afrique ? ».
Le panel d’ouverture de cette 4e édition de Cyber Africa Forum, à Abidjan, a permis aux experts de mettre en évidence les opportunités offertes par l’Intelligence artificielle en Afrique et de proposer les axes d’amélioration pour permettre au continent de rattraper son retard.
L’Intelligence artificielle présente un vaste potentiel d’amélioration dans divers domaines en Afrique, tels que l’éducation, la santé et l’industrie. Toutefois, est-elle assortie de défis qu’il importe de surmonter afin de tirer pleinement profit du potentiel de cette technologie.
Les experts ont par ailleurs rappelé que la question des données constitue le plus grand défi auquel doit faire face l’Afrique. Les statistiques indiquent que « seulement 2% des données numériques sont stockées en Afrique ».
Pour M. Adnane Ben Halima, vice-président en charge des Relations publiques à Huawei Northern Africa, l’Afrique demeure un continent propice pour le développement de l’Intelligence artificielle, mais cette technologie reste encore peu exploitée.
Les experts ont fait remarquer, par ailleurs, que les pays africains ont besoin de politiques de soutien et d’infrastructures appropriées pour exploiter les opportunités de l’Intelligence artificielle afin d’accélérer leur développement.
Les données qui alimentent les algorithmes de l’Intelligence artificielle doivent être « adaptées à nos réalités locales », a affirmé M. Georges Mpoudi Ngole, Managing director chez Cybastion, à l’occasion du panel.
Le ministre tunisien des Technologies de la communication, M. Nizar Ben Neji, a mis l’accent sur la conception d’une stratégie de collecte et de stockage des données sur le continent, la mise en place un écosystème pour faciliter le partage de ces données et les infrastructures pour renforcer les capacités en matière de puissance de calcul, de collecte et de traitement des données, ainsi que la couverture Internet.
AP/APA