L’érosion du littoral engendre une perte de terrain au profit de la mer, avec une avancée plus marquée de l’océan, menaçant la viabilité des activités économiques.
Le projet d’investissement pour la résilience des zones côtières ouest-africaines (Waca-resip), implémenté à Grand-Lahou, station balnéaire dans le Sud ivoirien, a été prorogé jusqu’au 31 décembre 2025.
Le coordonnateur du projet Waca, professeur Jean-Baptiste Kassi, a expliqué ce mardi 30 avril 2024 à la presse, que cette prorogation est survenue en vue de la réalisation d’un ouvrage de stabilisation du cordon sableux de cette zone côtière.
L’effritement du cordon sableux de Grand-Lahou a, au fil des années, dissipé le cimetière de la localité avec des tombes parties en mer et provoqué par la même occasion le déplacement du village des pêcheurs.
Après son démarrage en 2018, le projet Waca devrait prendre fin le 31 décembre 2023. Selon Pr Jean-Baptiste Kassi, une entreprise belge vient d’être cooptée pour la réalisation des ouvrages de protection du cordon sableux, qui durera 11 mois.
Le projet est notamment financé par la Banque mondiale (BM) et la coopération espagnole, à hauteur de 33 milliards de FCFA. Il prévoit des Activités génératrices de revenus au profit de 1.219 bénéficiaires, dont 702 femmes.
Le projet financera la construction d’ouvrages de protection tels que des digues et des brise-lames. Pour ce faire, plusieurs études ont été menées dans les zones d’exécution du projet, particulièrement à Grand-Lahou et au niveau de l’embouchure du fleuve Bandama.
« Pour les installations, les études de faisabilité jusqu’à ce que nous puissions arriver à voir le modèle qu’il faut construire pour stabiliser ce cordon, il était prévisible qu’en trois ans on ne pouvait pas réaliser l’ouvrage, d’où le prolongement de deux ans supplémentaires », a admis Pr Kassi.
Pour les Activités génératrices de revenus, c’est un montant total de 500 millions de FCFA qui a été dégagé pour l’appui aux populations. Les secteurs couverts sont l’agriculture, l’élevage, le commerce et les services.
Par ailleurs, le projet prend en compte la restauration des mangroves et la construction de forêts communautaires. Le professeur Kassi a mentionné, au titre des réalisations, l’élaboration et la validation d’un Plan d’aménagement et de gestion intégrée du littoral ivoirien (Pagil).
Le Pagil, dira-t-il, est « un document de planification territoriale destiné aux administrations et collectivités territoriales privilégiant une approche d’intervention cohérente, intégrée et inclusive d’utilisation de la zone côtière ».
Il a fait savoir l’élaboration et la validation de trois décrets sur le littoral, à savoir celui approuvant le Pagil, le décret déterminant les règles et les procédures d’application des instruments de protection et de gestion de la zone côtière, puis le décret listant les aires à protéger.
Dans le cadre du projet Waca, les capacités des structures nationales de collecte de données, notamment la Sodexam et le Centre de recherche océanique, ont été renforcées à travers la remise d’équipements et de logiciels.
Un réseau de maires a également été créé, à savoir le Réseau des communes du littoral de Côte d’Ivoire (Recol-ci), en vue d’aider à la préservation de l’environnement et des ressources naturelles à travers des actions d’aménagement, de protection et de gestion intégrée du littoral.
Le projet d’investissement pour la résilience des zones côtières ouest-africaines (Waca) qui comptait la participation de six Etats, voit désormais l’entrée de trois nouveaux pays, à savoir la Gambie, la Guinée-Bissau et le Ghana.
AP/APA