Raila Odinga, candidat malheureux à la présidentielle kényane du 9 août 2022, a saisi la Cour suprême, pour demander l’annulation du scrutin.
Les Kenyans peuvent-ils revivre le coup de tonnerre de 2017 ?. Saisi par Raila Odinga qui contestait la réélection de son rival Uhuru Kenyatta, la Cour suprême avait annulé le 1er septembre 2017, la présidentielle du 8 août à cause d’« irrégularités ». Un fait inédit en Afrique.
Le président sortant, s’était à l’époque plié à cette décision de la plus haute juridiction du pays, avant de triompher à nouveau lors d’un nouveau scrutin organisé deux mois plus tard.
Cinq ans après, l’histoire peut-elle à nouveau se répéter ?. Battu sur le fil par le vice-président de la République William Samoei Arap Ruto (50,49%), l’opposant historique Raila Odinga (48,85%), soutenu par le pouvoir de Kenyatta, conteste les résultats. Il a saisi la Cour suprême pour demander l’invalidation du scrutin.
Cette fois, ce n’est pas David Maraga, l’ancien président de cette juridiction qui va trancher le contentieux, mais Martha Karambu Koome, première femme nommée en mai 2021 cheffe de la Cour suprême du Kenya.
Ce pays de l’Est, quatrième puissance économique de l’Afrique subsaharienne, est désormais suspendu au verdict des sept sages, attendu dans deux semaines.
Dans une sortie médiatique très attendue mardi soir, Raila Odinga (77 ans) qui se présentait pour la cinquième fois, a rejeté les résultats provisoires annoncés dimanche par Wafula Chebukati, le président de la Commission électorale nationale indépendante.
En effet, une forte tension était notée avant la proclamation des résultats par la Commission électorale. Des divergences profondes sont apparues entre le président de la Commission et sa vice-présidente Juliana Cherera. Cette dernière a dénoncé la « nature opaque » dans la compilation des résultats.
« Notre opinion au sein de l’Azimio (coalition, ndlr) est claire : les chiffres annoncés par monsieur Chebukati sont nuls et non avenus. Il a agi en toute impunité et au mépris total de la constitution et de nos lois. Ce n’est pas à nous de décider s’il a commis un délit, nous laissons cette prérogative aux autorités compétentes », a déclaré Odinga.
William Ruto déclaré vainqueur, promet de « travailler avec tous les leaders politiques », dans un Kenya « transparent, ouvert et démocratique ».
« Il n’y a pas de place pour la vengeance », a-t-il déclaré, avant d’affirmer que « le véritable vainqueur de cette présidentielle est la Commission électorale ».
À 55 ans, l’ambitieux Ruto devient le premier Kalenjin à être élu président du pays depuis vingt ans, succédant aux deux derniers chefs d’Etat (Mwai Kibaki et Uhuru Kenyatta) issus de la communauté kikuyu.
CD/APA