La FAO veut promouvoir l’emploi des jeunes dans les systèmes agroalimentaires en Afrique de l’Ouest pour combler les déficits en matière de productions agricoles, créer de la valeur ajoutée et assurer la souveraineté alimentaire.
Pour profiler des stratégies, l’organisation onusienne échange avec les parties prenantes au projet dans le cadre de la 14ème réunion de l’Équipe multidisciplinaire sous régionale de la FAO (MDT) pour l’Afrique de l’Ouest organisé du 7 au 9 mars 2023, à Dakar.
Cette rencontre, placée sous le thème : « Promouvoir l’emploi des jeunes dans les systèmes agroalimentaires en Afrique de l’Ouest », a été ouverte ce mercredi 8 mars 2023 par Dr Robert Guei, coordonnateur sous régional de la FAO.
Pour Dr Guei, « il existe un réservoir largement inexploité d’opportunités d’emplois dans l’agriculture qui peut aider les jeunes à se construire une vie meilleure tout en contribuant à rendre les systèmes agroalimentaires plus productifs, efficaces et résilients en vue d’atteindre les Objectifs de développement durable. »
Crise russo-ukrainienne
Sur la crise russo-ukrainienne, il a fait état d’une étude faite en 2022 par la FAO, le PAM et la CEDEAO sur les effets sur la situation socio économique, alimentaire et nutritionnelle dans l’espace CEDEAO, qui montre comment cette guerre « déstabilise les chaînes d’approvisionnement et a des répercussions sur les prix des céréales, des engrais et de l’énergie ».
L’étude a montré que la dépendance des pays de la CEDEAO à ces deux pays en conflit, la Russie et l’Ukraine, les rend encore plus vulnérables aux fluctuations extérieures et menace l’environnement socio-politique de la sous-région.
Selon l’étude, les besoins en importation de céréales sont estimés à environ 22 millions de tonnes pour l’Afrique de l’Ouest et ils sont en hausse de 5% par rapport à 2021.
Les importations de blé prévues pour 2021/2022, elles, étaient de 8,6 millions de tonnes. La région fait face à un déficit d’engrais estimé entre 1,2 et 1,5 millions de tonnes, soit entre 10 et 20 millions de tonnes d’équivalent céréale.
D’après une étude de la CEDEAO, les restrictions liées à la Covid-19 ont perturbé le marché en entraînant une augmentation soutenue du prix des aliments de base combinée à une réduction de l’assiette fiscale des États membres qui a conduit à un important déficit budgétaire de 6,4% en 2021.
Défis et perspectives
Les crises à répétition sur le continent ont engendré une augmentation généralisée des prix des denrées alimentaires de base. Dr Robert Guei a fait observer que globalement, les prix des céréales locales ont atteint de nouveaux records dans plusieurs pays de la sous-région.
Cette flambée des cours est soutenue par des disponibilités inférieures à la moyenne et par la perturbation des marchés liée au conflit. Ces hausses de prix comparées à la moyenne quinquennale sont de 30% sur le maïs, 26% sur le mil, 24% sur le sorgho et de 18% pour le riz.
Selon Dr Robert Guei, « malgré d’importantes barrières aux échanges commerciaux, il existe de nombreuses opportunités, pour les entreprises et les organisations de producteurs, d’assurer la continuité des systèmes alimentaires en augmentant les échanges des produits agro-sylvo pastoraux à travers les frontières intra-africaines contribuant ainsi à la sécurité alimentaire, à la promotion des emplois agricoles et à la réduction de la pauvreté ».
« L’enjeu majeur retenu comme leçon de ces différentes crises alimentaires par la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest est de privilégier la souveraineté alimentaire comme politique comme l’a montré le Sommet Dakar 2 organisé récemment par la BAD à Dakar », a-t-il déclaré.
Cette stratégie, dira-t-il, appelle à réduire les importations d’intrants et de produits alimentaires, pour se tourner vers le développement des chaînes de valeurs locales. De ce fait, reconquérir les souverainetés fondamentales notamment agricoles, pastorales, halieutiques, alimentaires en prenant appui sur l’insertion des jeunes dans les systèmes agroalimentaires est assurément le défi de la décennie.
La réunion regroupe les représentants de la FAO dans les 15 pays de l’Afrique de l’Ouest, les représentants des partenaires techniques et Financiers, les représentants des organisations de producteurs, des organisations patronales, des ONG, dei Institutions de recherche, des universités, des organisations socioprofessionnelles agricoles.
AP/APA