En avril 2022, une série d’audits des institutions à été lancée par l’Autorité Supérieure de Contrôle d’Etat et de Lutte contre la Corruption (ASCE-LC).
Le Contrôleur général d’Etat a révélé, jeudi 9 mars 2023, à Ouagadougou, les irrégularités financières constatées dans la gestion financière de l’Assemblée nationale, de la Primature et de la Présidence du Faso, sur la période de 2018 et 2021.
Le plus gros manque à gagner a été constaté à l’Assemblée nationale, sous la présidence de Alassane Bala Sakandé. Il porte sur plus d’une dizaine de milliards de FCFA.
« Plus de 13 milliards de FCFA d’irrégularités financières ont été enregistrées sous la gestion du président Alassane Bala Sakandé entre 2018 et 2021 », a affirmé Phillipe Nion, Contrôleur général d’État à l’Autorité Supérieure de Contrôle d’Etat et de Lutte contre la Corruption (ASCE-LC).
Les infractions concernent notamment des surfacturations, des paiements non justifiés, des pertes de ressources au titre de commande publique, du financement de la lutte contre le coronavirus, de « prêts véhicules », de frais de mission…
« Une personne qui n’est ni député ni fonctionnaire parlementaire a bénéficié d’une évacuation sanitaire pris en charge par l’Assemblée nationale. Des frais de mission sans justification ont été servis à certaines personnes ayant bénéficié de cette évacuation », a indiqué M. Nion.
Début 2022, afin de faire annuler l’audit, l’ancien président de l’Assemblée Nationale, Alassane Bala Sakandé a fait déférer la décision d’audit émise par l’ASCE-LC devant le Tribunal Administratif de Ouagadougou. Après près d’une année de procédure judiciaire, le Tribunal avait déclaré le 21 février dernier irrecevable le recours.
L’audit a aussi concerné la Présidence du Faso, sous l’ancien chef d’Etat, Roch Kaboré, où près de 700 millions de FCFA ont été « irrégulièrement » dépensés. L’ASCE-LC note que ces manquements sont imputables à 72 agents publics.
Au niveau de la Primature, 1 milliard 953 millions FCFA d’irrégularités financières et comptables ont été révélées entre 2018 et 2021. En aout 2022, l’ancien Premier ministre Christophe Dabiré avait été entendu par l’ASCE-LC sur sa gestion des « fonds spéciaux » de la Primature.
En avril 2022, le Contrôleur général d’Etat a lancé une série d’audits des institutions publiques dont l’armée.
DS/ac/APA