Le général Brice Clotaire Oligui-Nguéma est le président de la transition du Gabon suite au coup d’État du 30 août contre Ali Bongo.
Sur le réseau social X (anciennement Twitter), un compte attribué au Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a annoncé que le général Brice Clotaire Oligui-Nguema « prend en charge la responsabilité de la gestion du pays ». Quelques minutes plus tard, le tweet est supprimé.
Dans la matinée du mercredi, il était porté en triomphe par ses hommes après le coup d’Etat contre Ali Bongo Ondimba. Sur son « compte officiel» que APA n’a pas encore authentifié, il s’engage « à restaurer la démocratie par le biais d’élections futures ». Il met ainsi fin à tout suspense sur l’identité du meneur du putsch contre le fils d’Omar Bongo alors qu’un communiqué du CTRI indique celui qui va diriger la transition sera désigné au sortir d’une rencontre des généraux prévue ce jour à 15 heures.
Finalement désigné président de la transition en fin d’après midi, le général Oligui-Nguéma était à la tête de la garde républicaine. Responsabilité qu’il occupe depuis avril 2020 par la volonté de celui qu’il vient de déposer. Il a remplacé le général Grégoire Kouna qui était en poste depuis 2009.
Ce produit de l’Académie royale marocaine de Meknès qui a également fait un stage au centre d’entrainement commando en forêt équatoriale du Gabon, a occupé les fonctions d’aide de camp du défunt président Omar Bongo Ondimba (1967-2009). A l’arrivée d’Ali Bongo Odimba au pouvoir à la mort de ce dernier, il a connu une « disgrâce » et sera affecté comme attaché militaire au Maroc ensuite au Sénégal.
A son retour au Gabon, le colonel Oligui-Nguema est porté à la tête de la stratégique direction des services spéciaux (DGSS), où il était les yeux et les oreilles de l’armée. Deux ans plus tard, il est monté en grade en occupant le siège de commandant de la garde républicaine, un corps d’élite dont la mission consiste à veiller à la sécurité des institutions, du Chef de l’Etat et des membres des corps constitués.
C’est dans ce costume qu’il a reçu en août 2022 la visite de la ministre de la Défense, Félicitée Ongouori Ngoubili. A cette occasion, Brice Clotaire Oligui-Nguema, entre-temps passé général de brigade, avait clamé « honneur et fidélité au président de la République ». Une année après, à la tête du CTRI, il a déposé Ali Bongo, proclamé vainqueur de la présidentielle quelques minutes plus tôt par le Centre gabonais des élections (CGE) pour un troisième mandat.
Depuis, le président déchu est assigné à résidence, ses proches, dont son fils Nourredine Bongo, arrêtés pour « haute trahison contre les institutions de l’Etat, détournement massif des deniers publics, malversations financières internationales en bande organisée, faux et usage de faux, falsification de la signature du président de la république, trafic de stupéfiants ».
AC/APA