Les résultats de la Présidentielle sont attendus le 21 mai.
Le général Mahamat Idriss Déby Itno, élevé au rang de chef de l’État par l’armée il y a trois ans pour succéder à son père, est le grand favori de l’élection présidentielle de lundi prochain.
Cependant, une situation inédite au Tchad, avec à la fois le président et son Premier ministre candidats, pourrait compliquer sa tâche.
Succès Masra, ancien farouche opposant des Déby devenu Premier ministre il y a quatre mois, perturbe la donne en attirant un soutien significatif.
Les politologues envisagent deux scénarios divergents.
Le premier prédit une victoire écrasante de Déby en l’absence de concurrent sérieux parmi neuf autres candidats, suggérant que la candidature de Masra vise à maintenir leur tandem au pouvoir tout en sapant la dissidence.
La seconde analyse envisage Masra comme un potentiel faiseur de roi, renforcé par son soutien croissant, capable de forcer un second tour.
Cette incertitude ouvrirait la porte à des contestations, réprimées comme sous les règnes des Déby père et fils, dans un pays marqué par les coups d’État et les rébellions depuis son indépendance en 1960.
La campagne est largement monochrome, avec des affiches de Mahamat Déby couvrant la capitale, présageant un « Premier tour KO », à l’instar de son père qui avait remporté près de 80% des voix au premier tour en 2021.
Cependant, des accusations d’utilisation abusive des ressources de l’État par l’opposition, qui appelle au boycott de ce qu’elle considère comme une consécration de la « dynastie Déby », planent sur le scrutin.
La communauté internationale, notamment la France, a soutenu Mahamat Déby depuis qu’il a pris le pouvoir à la suite de la mort de son père, Idriss Déby Itno, en 2021, considérant le Tchad comme un pilier dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Les résultats sont attendus le 21 mai, avec un éventuel second tour le 22 juin, alors que les tensions et les craintes de troubles post-électoraux persistent.
L’Agence nationale de gestion des élections (ANGE) a invité les candidats de s’abstenir à proclamer les restants, rappelant que cette mission lui est exclusivement dévolue. L’ANGE a également mis en garde contre la photographie des procès verbaux électoraux, susceptible pour l’organe en charge d’organiser les élections de perturber l’ordre public.
AC/APA avec Afp