Le 28 février, le siège de son parti au quartier Klemat dans le 2e arrondissement de N’Djamena a été la cible des tirs des forces de défense et de sécurité.
C’est officiel. L’opposant Yaya Dillo Djerou Betchi est bel et bien tué lors des affrontements opposant ses partisans aux forces de défense et de sécurité.
La confirmation vient du Procureur de la République près du Tribunal de grande instance de N’Djamena, Oumar Kedellaye. Dans une déclaration faite ce 29 février, il a indiqué que le président du Parti socialiste sans frontière (PSF) est mort des suites de ses blessures lors de l’assaut des forces de sécurité sur le siège de son parti.
Dans la nuit du 27 février, un membre du bureau exécutif du parti de l’opposant a fait l’objet d’une interpellation musclée de la part des agents du service d’espionnage et de contre-espionnage. Celui-ci est identifié comme l’instigateur de la tentative d’assassinat du président de la Cour suprême, le 19 février.
En guise de représailles, indique le gouvernement, Yaya Dillo et ses partisans ont attaqué la direction générale de l’Agence nationale de sécurité de l’Etat (ANSE). L’attaque a fait des morts et des blessés, ont informé le porte-parole du gouvernement et le procureur de la République.
Replié avec ses partisans au sein du siège de son parti, ils feront face à l’assaut des forces de sécurité dans l’après-midi du 29 février. L’affrontement à l’armement lourd a semé la panique au sein des populations du 2e et 4e arrondissement de la capitale. La situation est restée confuse jusqu’à tard dans la nuit. Au centre-ville et autour du siège du parti, des barricades ont été érigés par des forces de l’ordre. Tout autour de la Présidence, des blindés légers ont été positionnés.
Le même jour, Le président de la transition tchadienne, Mahamat Idriss Déby Itno a convoqué une réunion de sécurité sur l’attaque de l’ANSE.
La rencontre a rassemblé des membres du gouvernement, du cabinet présidentiel ainsi que les principaux responsables militaires, de la sécurité et de la justice.
Selon le communiqué du ministre de la Communication, Abderaman Koulamallah, le chef de l’Etat tchadien a souligné l’importance d’appréhender rapidement les auteurs de cet acte répréhensible, rappelant que « aucun citoyen n’est au-dessus de la loi ». Il a également ordonné une « fouille générale systématique dans la ville à l’exception des personnes bénéficiant d’une immunité légale ».
Il a exhorté les responsables de la sécurité nationale à « s’assumer pleinement et à procéder à l’arrestation immédiate des auteurs et des complices de cette attaque contre les institutions de l’état et les traduire immédiatement devant la justice ».
Jeudi matin, le calme est revenu. L’internet reste cependant coupé.
CA/ac/APA