Des associations de presse guinéennes réclament la libération « immédiate et sans condition » de leurs membres arrêtés.
La presse guinéenne a vécu une dure journée, ce lundi 16 octobre. Solidaires à leurs confrères de Guinéematin, un site d’informations en ligne censuré depuis quelques semaines par les autorités de transition du pays, quatorze journalistes ont été interpellés ce jour à Conakry alors qu’ils participaient à une marche pacifique avec d’autres personnes contre la restriction du média guinéen très suivi par les internautes.
Organisée par le Syndicat des professionnels de la presse en Guinée (SPPG) dans la commune de Kaloum, en centre-ville de la capitale guinéenne, la marche, qui n’était pourtant pas interdite par la préfecture, a été dispersée à peine commencée. Les agents de la police et de la gendarmerie ont usé de gaz lacrymogènes pour étouffer l’initiative du SPPG avant d’arrêter quelque quatorze journalistes conduits au commissariat central de Kaloum.
Alors qu’on s’attendait à leur libération, ils ont été déférés au parquet du tribunal de première instance de Kaloum après des heures de garde à vue.
Dans une déclaration, les associations de presse privée de Guinée ont condamné ces violences gratuites commises contre des journalistes. Elles exigent leurs libérations immédiates et sans condition. Outre une délégation de la confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG) et deux avocats qui suivent le dossier, une déclaration du SPPG est attendue dans l’après-midi.
Le syndicat a affirmé déjà que le site d’informations en ligne Guinéematin « est illégalement et injustement bloqué » par Ousmane Gaoual, le ministre des Postes, Télécommunications et de l’Economie Numérique nommé par le colonel Mamady Doumbouya, le chef de la junte militaire dirigé arrivé au pouvoir en Guinée après le coup d’Etat de septembre 2021 qui a renversé le président Alpha Condé.
En revanche, le ministre, interpellé sur le sujet ces derniers jours, a à chaque fois rejeté ces accusations.
ASD/odl/te/APA