L’ex-président ivoirien a déposé ce jeudi 8 juin 2023 auprès de la Commission électorale indépendante (CEI), les arguments en vue de son inscription sur la liste électorale, estimant que l’affaire de « Braquage de la Bceao » a servi de prétexte pour retirer son nom du fichier électoral.
« Pour les contentieux, il n’y avait pas meilleur moment, ni meilleur endroit pour l’exprimer », a dit M. Laurent Gbagbo, indiquant que les arguments qu’il a développés sont de plusieurs ordres, dans une déclaration au siège de la CEI, à Abidjan.
Il s’est insurgé qu’on n’ait pas mis son nom sur la liste électorale, prétextant qu’il a été condamné à la suite d’un procès parce qu’il aurait braqué la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) lors de la crise postélectorale ivoirienne de 2010-2011.
« Je réfute avec vigueur une telle accusation. Dans ma vie, j’ai toujours travaillé pour que je n’ai aucune ombre dans mon casier judiciaire. C’est pourquoi, je dis toujours à mes enfants que je n’ai aucune fortune à leur laisser, mais que j’ai un nom et un nom propre à leur léguer », a-t-il ajouté.
« Je ne peux pas laisser quelqu’un souiller et salir ce nom sans me battre. Donc, je me bats », a laissé entendre l’ex-président ivoirien, insinuant que dans le parcours de sa vie, il a toujours usé des voies vertueuses pour atteindre ses objectifs.
Jugé par contumace, M. Gbagbo a répliqué pour dire que tout le monde savait où il était. Car, il avait été remis à la Cour pénale internationale (CPI) par les autorités ivoiriennes Il a en outre déploré n’avoir « jamais été convoqué » dans l’affaire de « Braquage de la Bceao » par la justice ivoirienne.
« Dire que je n’étais pas en Côte d’Ivoire n’est pas un argument. (D’ailleurs), je n’ai eu aucun document de ce procès ni avant, ni après le procès », a-t-il fait savoir avant de s’interroger « est-ce que c’est ça qu’on appelle un procès ».
« Ici (en Côte d’Ivoire), clandestinement, quand on apprend que je suis acquitté à la CPI (…) on se cache et on me met sur le dos une accusation, c’est trop politicien. Ce n’est pas digne d’être appelé un procès », a-t-il poursuivi.
En outre, M. Gbagbo a confié avoir fait valoir que la Cour africaine des droits de l’Homme a demandé sa réinscription sur la liste électorale. Cet argument, déjà soulevé devant la justice ivoirienne, n’a pas prospéré.
« Aujourd’hui, ce que nous devons faire les présidents Bédié, Ouattara et moi-même, c’est de nous conduire de telle façon que nous laissions aux jeunes génération une Côte d’Ivoire pacifiée », a-t-il lancé, tout en martelant que « c’est ça qui doit être notre objectif ».
Pour lui, ces trois doyens de la scène politique ivoirienne, ne doivent pas avoir pour objectif de « donner des coups » pour eux-mêmes, car « ce temps est révolu ». Ces trois personnalités dirigent les principaux partis politiques du pays.
Plus de 350 jeunes électeurs de la circonscription de Cocody ont demandé à la CEI, il y a deux jours, l’inscription de Laurent Gbagbo sur la liste électorale. L’ex-président ivoirien a remercié ces jeunes gens qui ont déposé des dossiers pour lui afin qu’il soit réintégré sur la liste électorale.
« Je suis encore debout et tant qu’il faut se battre pour la dignité, je me battrai toujours », a-t-il lancé, soulignant que « le combat n’est pas terminé puisque ce n’est pas moi qui prend les décisions. Moi, je pose le problème de l’honneur (…) non, non et non je ne laisserai pas mon nom sale ».
AP/APA