Une réunion du Comité technique de gestion de Ecosham, organe chargé de l’harmonisation des normes de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), s’est ouverte mardi à Abidjan, en vue d’établir des normes sur l’assainissement et des appareils électriques.
Cette réunion, prévue sur trois jours, devrait permettre aux participants d’adopter notamment deux normes ISO relatives à l’assainissement, trois projets de normes de la Cedeao sur les appareils électriques et le modèle Ecosham (Harmonisation des normes Cedeao) révisé.
Albert Kouatelay, le directeur de Cabinet adjoint du ministère ivoirien du Commerce et de l’industrie, a procédé à l’ouverture de la rencontre, qui a regroupé le Comité technique de gestion de Ecosham et des représentants des organismes en charge de la normalisation des États membres de la Cedeao.
Il a salué tous les représentants des structures régionales et internationales présents, en l’occurrence, le Centre pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique de la Cedeao (CEREEC), et l’Association africaine de l’eau ainsi que le Système ouest-africain d’accréditation (SOAC).
Selon lui, l’hamonisation de ces normes relatives à l’assainissement, l’accès à l’eau potable et à la performance des appareils électriques, revêt une importance capitale, car touchant à des domaines de développement socio-économiques.
M. Kouatelay a soutenu que « l’assainissement, l’hygiène et un accès adéquat à l’eau potable permettent de prévenir et de contrôler de nombreuses maladies telles que le choléra, la diarrhée, la dysenterie, l’hépatite A, la typhoïde, la poliomyélite, etc, qui constituent de véritables problèmes de santé publique en Afrique ».
Des données de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), soulignera-t-il, montrent que « les installations sanitaires inadéquates sont à l’origine de 280 000 décès dus à la diarrhée chaque année et constituent un facteur majeur de plusieurs maladies tropicales négligées ».
L’Assistant exécutif du Commissaire en charge de l’Industrie et de la Promotion du secteur privé de la Cedeao, Niafo Yaya, a relevé que la présente rencontre s’inscrit dans le cadre du développement de l’Infrastructure qualité de la CEDEAO dont les piliers indispensables demeurent: l’accréditation (ECORAS), l’évaluation de la Conformité (ECOCONF), la Métrologie (ECOMET) et la normalisation (ECOSHAM).
Les responsables des organismes nationaux de normalisation sont appelés à apporter leurs expertises en vue de l’adoption de la norme ISO 30500 intitulée « Systèmes d’assainissement autonomes – Unités de traitement intégrées préfabriquées – Exigences générales de performance et de sécurité pour la conception et les essais. »
Ils apprécieront en outre la norme ISO 24 521 « Activités relatives aux services de l’eau potable et des eaux usées-Lignes directrices pour la gestion sur site des services d’eaux usées domestiques de base » qui est le complément idéal de la norme ISO 30 500.
Les participants tableront également sur trois projets de normes sur les ventilateurs, les postes téléviseurs et les chauffe-eaux électriques. Ces trois normes visent à développer des corridors régionaux d’énergies renouvelables pour l’énergie solaire, l’énergie éolienne et l’hydroélectricité.
Le directeur général de l’Association sénégalaise de normalisation, El Hadji Abdourahmane Ndione, a fait savoir que « l’Institut américain de normalisation est honoré de pouvoir accompagner la Cedeao dans le processus d’harmonisation des normes, notamment dans le secteur de l’assainissement ».
Cet accompagnement, dira-t-il, fait suite au développement de normes révolutionnaires au niveau international ISO pour des technologies innovantes d’assainissement : les normes ISO 30500 et ISO 31800.
Les taux d’accès à un assainissement adéquat en Afrique subsaharienne restent parmi les plus bas au monde avec seulement 28 % de la population ayant accès à des installations sanitaires de base et 32 % pratiquant encore la défécation à l’air libre, a-t-il rappelé.
Les pays de l’Afrique de l’Ouest, pour une bonne partie, se classent généralement parmi les pays africains les moins performants dans cette catégorie, avec pour certains, moins de 20% de la population ayant accès à un assainissement amélioré, a-t-il poursuivi.
Pour contribuer à améliorer la qualité et la performance des systèmes d’assainissement sans égouts, l’American National Standards Institute (ANSI) et l’Association sénégalaise de normalisation (ASN) avec le soutien de la Fondation Bill et Melinda Gates (BMGF), ont fait des propositions à l’Organisation internationale de normalisation (ISO) pour l’élaboration de normes internationales sur les systèmes d’assainissement autonomes ayant abouti à la publication des normes ISO 30500 et ISO 31800.
La norme ISO 30500 établit des spécifications pour de nouvelles toilettes domestiques qui traitent les déchets sur place, tandis que ISO 31800, elle, spécifie les exigences permettant de garantir les performances, la sécurité, l’exploitabilité et la facilité d’entretien des unités de traitement de boues de vidange.
La norme ISO 24521 qui fournit des recommandations pour améliorer la qualité des services et la gestion en toute sécurité des services d’assainissement, vise à apporter les exigences nécessaires relatives à la qualité et à la sécurité des infrastructures et des systèmes d’assainissement.
Le représentant du directeur général de Côte d’Ivoire normalisation (Codinorm), Alain Assa, a noté qu’une fois adoptées, ces normes devraient être mises en oeuvre par les parties prenantes.
L’Etat de Côte d’Ivoire a confié certaines missions du Comité Ivoirien de Normalisation à l’Organisme National de Normalisation dénommé Côte d’Ivoire Normalisation (CODINORM) à travers une convention signée en 2016.
AP/ls/APA