Les noms de l’ex-ministre de la Communication, Me Affoussy Bamba, et de Soul To Soul, l’ex-chef de protocole de Guillaume Soro, figurent toujours sur la liste électorale, en dépit de leur condamnation à 20 ans de prison ferme dans une affaire d’atteinte à la sûreté de l’Etat.
Le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Ibrahime Coulibly-Kuibiert, a justifié dimanche, sur la chaîne de la télévision ivoirienne NCI (privée), les raisons du non-retrait de Me Affoussy Bamba et de Soul To Soul de la liste électorale, en dépit de leur condamnation.
« On parle du cas de Affoussy Bamba et de Soul to Soul (des pro-Soro déchus de leurs droits civiques et politiques). Qu’est-ce que vous en savez ? », a-t-il lancé, avant d’ajouter que « moi, je m’en tiens à la décision du ministère de la Justice », traçant toutes les personnes à radier.
Selon le président de la CEI, « en réalité, ce sont des gens qui ont exercé des voies de recours. Ils ne sont pas sur la liste des personnes déchues de leurs droits civils et politiques » parce que soit une décision de justice définitive entraîne la radiation ou encore le décès.
Cependant, « quand on exerce des voies de recours la décision n’est pas encore définitivement » établie et « c’est pour cette raison que nous avons des bureaux de vote à la MACA (Maison de correction d’Abidjan) », a-t-il fait observer.
« Ce n’est pas parce qu’on est condamné et on est à la MACA qu’on ne peut pas voter. Ceux qui ne peuvent pas voter, c’est ceux qui sont frappés d’une décision de justice devenue définitive », a-t-il insisté, martelant que « moi, je m’en tiens à la liste que le ministère de la Justice me donne ».
Si l’ex-ministre de la Communication, Affoussy Bamba, une femme proche de Guillaume Soro et Soul to Soul « ne se trouvent pas sur cette liste (du ministère de la justice), alors pourquoi voulez-vous que j’aille les radier ? », a-t-il déclaré.
La phase du contentieux électoral a débuté le 1er juin 2023 et devrait durer 10 jours. Le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), le parti de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, dont le leader a été radié du listing électoral depuis 2020, demande que le contentieux électoral soit prorogé d’un mois.
L’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo a été radié de la liste électorale, en 2020, à la suite d’une condamnation à 20 ans de prison dans l’affaire de « braquage de la Bceao ». Pour son parti, il s’agit d’une exclusion et un acte d’injustice.
Concernant l’arrêté de la Cour africaine des droits de l’Homme du 25 septembre 2020, demandant la réintégration de Laurent Gbagbo sur la liste électorale, Coulibaly-Kuibiert a affirmé qu’il revient à l’Etat qui est partie prenante, de faire appliquer cette décision.
AP/APA