Le PIB de la Côte d’Ivoire pourrait être réduit de près de 13% d’ici à 2050 « si rien n’est fait dans l’immédiat pour revoir à la baisse les émissions de gaz à effet de serre » du pays, selon un récent rapport de la Banque mondiale sur le climat et le développement.
La gestion durable des forêts ivoiriennes et le changement climatique étaient au cœur de la commémoration des 20 ans d’activités de la Fondation Soundelé Konan, ce jeudi 18 avril 2024, à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, dans l’Est d’Abidjan.
Mme Marie-Gisèle Yessoh, conseillère technique du ministre ivoirien des Eaux et forêts, chargée de la Coopération internationale, représentant le ministre Laurent Tchagba, a rappelé l’urgence de mener des actions vigoureuses pour la réduction des effets du changement climatique.
La représentante du ministre, Marie-Gisèle Yessoh, a salué les initiatives de la Fondation Soundelé Konan, qui depuis sa création en 2003, œuvre à la protection et au développement de la faune, de la flore ainsi qu’à la préservation de la biodiversité.
En Côte d’Ivoire, environ 80% des entreprises interrogées dans le dernier rapport de la Banque mondiale sur le climat, rapportent qu’elles ressentent déjà les effets du changement climatique à travers leurs impacts sur les revenus, les coûts et les investissements.
Pour le premier trimestre 2024, la direction générale des impôts de Côte d’Ivoire, note dans son rapport que 913,1 milliards Fcfa ont été collectés sur un montant prévisionnel de 932,2 milliards Fcfa, soit un écart négatif de 18,1 milliards Fcfa pour un taux de recouvrement de 98,1%.
Cette contre-performance s’explique par diverses raisons, selon l’administration fiscale, qui évoque « la baisse du niveau des droits d’enregistrement du café-cacao ». En raison du changement climatique, la Côte d’Ivoire, premier pays producteur de cacao, connaît une perte de 23% de sa récolte.
Citant le rapport de la Banque mondiale sur le climat et le développement, Marie-Gisèle Yessoh a fait remarquer que « chaque point de pourcentage perdu, pousse 100 millions de personnes dans la pauvreté et 50 millions d’autres dans le dénuement extrême ».
Pour Marie-Gisèle Yessoh, en plantant des arbres, l’on investit dans l’avenir du pays, dans la préservation de la biodiversité et dans la lutte contre les changements climatiques qui se font ressentir sur les productions agricoles.
Représentant le ministre ivoirien de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Dr Ouattara a fait observer que la réalité du changement climatique n’est plus à démontrer avec la montée des niveaux des mers et les récurrentes inondations.
Tous ces problèmes, dira-t-il, appellent à un changement de paradigme pour la survie de l’humanité. Conscient de ce fait, l’Etat de Côte d’Ivoire a décidé de réduire les effets des changements climatiques à travers le reboisement et l’agroforesterie.
Par ailleurs, le pays s’est fixé comme ambition de réduire de 30,41% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Dans cet élan, M. Ouattara estime qu’il faut intégrer dans les habitudes et les systèmes de pensées des générations futures, la responsabilité de protéger la nature.
Cette commémoration a été le lieu pour la Fondation Soundelé Konan de dresser le bilan de ses réalisations au cours des deux dernières décennies. Ses actions ont permis notamment de promouvoir la gestion participative des forêts et les innovations technologiques de reboisement.
La présidente de la Fondation Soundelé Konan, Mme Adrienne Soundélé a fait savoir que l’organisation a conduit de nombreuses activités qui ont permis de protéger et de restaurer les forêts ivoiriennes, ainsi que la sensibilisation des populations à la protection de leur environnement.
Ces actions, mentionnera-t-elle, lui ont valu d’être la première lauréate du Prix national d’Excellence du reboisement 2015, remis par le chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara, lors d’une cérémonie au palais de la présidence.
Avec le soutien des partenaires, Mme Adrienne Soundélé entend réaliser de nombreuses autres activités, notamment, « L’école verte », une initiative qui consiste à booster l’éducation environnementale des jeunes des écoles primaires puis à diffuser leurs pratiques aux autres niveaux de formation.
La Fondation ambitionne également la création d’une pépinière urbaine à Bouaké, la métropole du centre ivoirien, ainsi que la réalisation du projet « Pédalons pour la forêt », une initiative de compensation carbone par la plantation d’arbres.
L’organisation projette en outre le développement du Programme Women Mobility for Education, une initiative qui consiste à financer des vélos pour les jeunes filles scolarisées en zone rurale avec la Fondation My Dream for Africa.
AP/APA