Le secteur agricole est aujourd’hui en proie à plusieurs chocs exogènes, notamment les effets résiduels de la Covid-19, la guerre russo-ukrainienne et la restriction de l’exportation du riz par l’Inde.
Le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, du développement rural et des productions vivrières, Kobenan Kouassi Adjoumani, a procédé ce 19 février 2024 à Tioroniaradougou, dans le Département de Korhogo (nord), au lancement du programme de production alimentaire d’urgence (2PAU).
L’Etat de Côte d’Ivoire a, face à la baisse de certaines productions alimentaires, sollicité l’appui des partenaires techniques et financiers, notamment le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) et l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) pour financer le 2PAU.
« La BAD et la JICA qui ont eu une oreille attentive à ma requête et ont mis à la disposition de mon Département Ministériel un montant de 170 milliards de FCFA pour l’acquisition et la distribution gratuite d’engrais NPK et d’Urée, ainsi que de semences de riz, de maïs et de manioc », a-t-il dit.
Avec ce programme, le gouvernement ivoirien vise une production de 3.600 tonnes de semences hybrides de maïs, pour une mise en place sur une superficie de plus de 110.000 ha ; 3.894 tonnes de semences de riz, pour couvrir plus de 88 000 ha.
Le Programme de production alimentaire d’urgence (2PAU) devrait également permettre de produire 73.000 hectares de manioc à mettre en place à partir de boutures à haut rendement ; 61 930 tonnes de NPK et 39 353 tonnes d’urée.
Il a indiqué que « l’objectif est de produire au niveau national 2 000 000 de tonnes additionnelles de manioc, 546 987 tonnes additionnelles de maïs et 796 323 tonnes additionnelles de riz », avant d’ajouter que « c’est globalement, ce qui est envisagé pour l’opération ».
Avec cet objectif, il s’agit de rendre disponible plus de produits alimentaires de base et de contribuer ainsi à la réduction de la cherté de la vie, une priorité du gouvernement de Côte d’Ivoire, a souligné le ministre d’Etat Adjoumani Kouassi.
La première phase de distribution sur tout le territoire national porte sur 30 965 tonnes de NPK, 24 604 tonnes d’urée et 2000 tonnes de semences de riz, a-t-il fait savoir. Celle-ci devrait durer jusqu’en mars 2024.
Pour la région du Poro (Nord), 7 560 producteurs de riz sont actuellement inscrits dans cette première phase de l’opération pour bénéficier de 4.902 tonnes d’engrais (Urée et NPK) et 424 tonnes de semences de riz, a-t-il poursuivi.
« Nous voulons faire plus. C’est pourquoi nous vous demandons à ceux qui ne l’ont pas encore fait de s’inscrire auprès des directions régionale et départementales de l’agriculture du Poro, de la direction régionale de l’ANADER et de la délégation de l’ADERIZ », a-t-il lancé.
Le ministre d’Etat Adjoumani Kouassi a affirmé que les élus locaux peuvent aider les producteurs dans ce sens afin de ne pas rater la période culturale qui s’annonce déjà, en amplifiant la sensibilisation auprès des paysans.
« Je vous invite à faire bon usage des intrants qui vous sont remis ce jour. Un dispositif de suivi a été mis en place par mes services afin de veiller à la bonne utilisation de ces intrants. Vos parcelles sont en effet localisées sur une carte qui indique l’occupation du sol », a-t-il conseillé.
Par ailleurs, le ministre d’Etat informera que des visites des directeurs régionaux et départementaux seront faites régulièrement et les services de l’Agence nationale d’appui au développement rural (ANADER) et de l’Agence pour le développement de la riziculture (ADERIZ) les accompagneront pour le conseil agricole.
« Vous ne devez en aucun cas vendre ces intrants. Car, le jour de l’enlèvement de vos engrais et semences, une carte numérique avec toutes les informations vous concernant sera établie : photo, emprunte numérique, lieu d’habitation, le positionnement et la superficie de votre champ », a-t-il prévenu.
AP/APA