Des représentants de l’Etat, des responsables politiques et de communautés participent à un atelier dont les travaux se déroulent dans trois commissions avant des séances plénières.
Des ateliers régionaux d’élaboration de la Politique nationale de gestion intégrée des frontières de la Côte d’Ivoire (PNGIF-CI) ont démarré, jeudi, en vue de doter dans quelques mois le pays d’un cadre référentiel en matière de gouvernance des frontières.
Ces ateliers régionaux prévus du 13 au 27 octobre 2021 se tiennent à Abidjan (Sud), Abengourou (Est), Korhogo (Nord) et Man (Ouest). A l’ouverture officielle à Korhogo (633 km au nord d’Abidjan), le Secrétaire exécutif de la Commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire, Diakalidia Konaté a rappelé aux participants les enjeux et défis aux frontières ivoiriennes.
Selon M. Konaté, il y a d’abord, la question de la gouvernance aux frontières où dans la plupart des cas, les acteurs étatiques y travaillent de façon cloisonnée, avec une absence de partage d’informations et, adoptent parfois des positions concurrentes, voire rivales, alors qu’ils doivent interagir pour un meilleur fonctionnement des services de l’État et une meilleure orientation et coordination des actions des collectivités locales et territoriales, au bénéfice d’un mieux-être des populations.
C’est un véritable disfonctionnement que la Politique en cours d’élaboration doit corriger, a-t-il estimé, soulignant qu’il y a ensuite, la question de la coopération transfrontalière.
A ce propos, Diakalidia Konaté a indiqué que la nouvelle vision de l’Union africaine (UA) à travers son Programme frontières, sort la coopération transfrontalière de son cadre habituel pour l’élargir à tous les domaines. Ainsi, tous les services étatiques et toutes les activités sociales, économiques et culturelles aux frontières dorénavant font partie intégrante de la coopération transfrontalière.
Dans ce cadre, outre l’action initiale de développement des collectivités locales et territoriales, l’on peut citer la sécurité, la gestion des ressources naturelles, la mobilité des hommes et des biens à travers la migration, le transport et le commerce, la question de la santé avec la gestion des maladies, des épidémies, et épizooties animales, etc.
« C’est la bonne maîtrise de toutes ces questions qui va nous permettre à terme, de faire de nos frontières de véritables passerelles pour aboutir à l’intégration de nos pays et de la sous-région », a poursuivi le Secrétaire exécutif de la Commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire.
Enfin, il y a les problématiques en lien avec la cohésion sociale et le maintien de la paix dans les zones frontalières des pays. En effet, dans ces espaces, a dit M. Konaté, « ce sont les mêmes populations que nous avons de part et d’autre de nos lignes frontières ».
C’est pourquoi, a encore expliqué M. Konaté, « malgré la délimitation de nos frontières, qui est une première garantie de paix, il est important de consolider et de renforcer les dynamiques sociétales, sociales et culturelles locales, pour maintenir la cohésion sociale et la paix ».
La Politique nationale de gestion intégrée des frontières terrestres, aériennes et maritimes de la Côte d’Ivoire vise à transformer les zones frontalières en des espaces où les acteurs étatiques et non étatiques interagissent de façon harmonieuse, au plan national d’une part, et avec leurs homologues des pays limitrophes d’autre part, où la gestion des ressources naturelles partagées est bénéfique et durable pour le bien des populations.
Tout cela, en vue de faire de la coopération transfrontalière, un levier essentiel de sécurité, de cohésion sociale et de paix, de gestion durable des ressources naturelles et de développement socio-économique véritable des espaces frontaliers et transfrontaliers.
« Je voudrais vous encourager à donner le meilleur de vous-mêmes en mettant en avant, notre engagement citoyen et notre volonté commune de voir notre pays entrer dans le concert des nations où il fait bon vivre », a lancé M. Konaté aux participants.
En clair, selon lui, « il n’y a pas de sujet tabou ». « Vous êtes à cet atelier pour nous dire vos préoccupations, nous faire des suggestions et dire réellement ce que vous attendez de l’État, chacun à son niveau de responsabilité, pour un meilleur développement de nos zones frontalières », a conclu Diakalidia Konaté. L’atelier de Korhogo dont l’ouverture a été présidée par André Ekponon, préfet de la région du Poro, est prévu du 14 au 16 octobre 2021.
Les autorités préfectorales, administratives ainsi que les élus locaux des zones frontalières, les forces défenses et de sécurité, les services techniques (santé, éducation, agriculture, élevage, énergie…), les leaders communautaires des zones frontalières, le secteur privé à travers la Chambre du commerce et des organisations de la société civile prennent part à cet atelier dont les travaux se déroulent dans trois commissions avant des séances plénières.
La Politique nationale de gestion intégrée des frontières de la Côte d’Ivoire, vise à doter le pays d’un «outil de cadrage et de pilotage en matière de gouvernance des frontières, en vue de permettre à la Côte d’Ivoire d’aborder un nouveau virage dans l’approche et la gestion de ses frontières terrestres, aériennes et maritimes ».
LS/APA