L’organisation veut digitaliser les process du manifeste de la libre circulation des personnes, des biens, du bétail pour lutter contre les entraves du mécanisme, en vue de la redynamisation du commerce dans l’espace CEDEAO.
Dans l’optique d’identifier les freins à la lutte contre les entraves à la libre circulation, la Commission nationale des frontières de Côte d’Ivoire (CNF-CI), en collaboration avec la Cedeao, a organisé ce lundi 12 juin 2023 à Abidjan un atelier, avec les parties prenantes, pour relancer le mécanisme de suivi.
Le secrétaire exécutif de la Commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire (CNF-CI), Diakalidia Konaté, a indiqué que cet atelier vise à « mettre en place un cadre permanent et durable pour la relance du mécanisme de suivi de la libre circulation des véhicules de transport inter-Etats des personnes, des biens et du bétail dans l’espace CEDEAO, et à élaborer une feuille de route pour la relance ».
Diakalidia Konaté a fait savoir que le mécanisme fonctionne, mais l’atelier a pour but de l’améliorer, car « il y a des difficultés dans le fonctionnement » et à la suite de la crise sanitaire de la Covid-19, ce « mécanisme a pris un plomb dans l’aile ».
« Aujourd’hui, il s’agit de reprendre, d’intensifier et de dynamiser le mécanisme et surtout avec une innovation majeure de digitaliser le manifeste qui fait l’objet de document lorsque les passagers embarquent dans les cars », a-t-il ajouté.
Désormais, « au lieu d’un document papier à la main, le manuel, on va passer à un document qui est digitalisé, cela, pour réduire la pénibilité des voyageurs, des passagers et favoriser les échanges entre tous les pays membres de l’espace Cedeao », a-t-il souligné.
La Côte d’Ivoire qui s’était « déjà positionnée, au premier plan de ce mécanisme, est en train de le booster de sorte que toute la Cedeao puisse être impactée par ce mécanisme qui est un outil assez performant et efficace pour le bonheur » des populations, a-t-il dit.
« Nous allons voir comment trouver des solutions pour permettre cette libre circulation et l’objectif, c’est d’atteindre cette intégration régionale dont nous espérons tant au sein de la Cedeao», a déclaré la représentante résidente de la Cedeao en Côte d’Ivoire, Mme Fanta Cissé, en marge de l’atelier.
Le directeur chargé du commerce et de la libre circulation, au ministère d’Etat, ministère des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la diaspora de Côte d’Ivoire, Louis Philippe Goli, a rappelé que ce projet a été lancé en 2012 à Abidjan.
Un projet pilote avait été notamment mis en œuvre au corridor de Gonzagueville, dans la commune de Port-Bouët, dans le Sud d’Abidjan. Il produira des résultats encourageants, particulièrement en termes de réduction des entraves dans la libre circulation.
Son succès incitera les opérateurs économiques, la société civile et les acteurs étatiques, réunis à Ouagadougou du 03 au 05 juillet 2014 pour un forum régional sur la libre circulation, à proposer son extension aux autres pays de la Cedeao.
En avril 2015, les ministres en charge de la Sécurité de l’espace communautaire ont recommandé à la Cedeao, de prendre les actes juridiques pour la mise en place du mécanisme au niveau sous régional. Cela, afin de créer dans chaque Etat membre, un Comité de pilotage du mécanisme de suivi et d’envisager l’extension du mécanisme au bétail.
Cette décision va aboutir à la prise par le Conseil des ministres de la CEDEAO du 16 mai 2015 d’un règlement instituant le mécanisme régional. M. Goli partagera que l’objectif de ce système était de « réduire le temps de voyage, les pertes en argent des opérateurs et de réduire le nombre d’arrêts pour les cars qui voyagent entre deux pays ».
L’apport, particulier de ce dispositif sur la libre circulation, a été de « simplifier les opérations en posant un contrôle, au départ à la gare ou à l’entrée du territoire, pour les cars des voyageurs et les véhicules transportant les bétails », a-t-il poursuivi.
Cela, « nous a fait gagner à peu près 60% sur les temps de voyage dans toutes les directions et les prélèvements induits ont été réduits de plus de 80%, (tandis que) le nombre d’arrêts, lui, est passé en moyenne de 15 à deux au maximum », a-t-il fait observer.
L’atelier vise, par ailleurs, à réduire davantage les délais en prenant en compte le facteur sécurité. Il devrait permettre de dématérialiser tous les documents utilisés sur le mécanisme de suivi de la libre circulation, a mentionné M. Louis Philippe Goli.
Plus de 15 millions de personnes circulent dans l’espace Cedeao avec parfois des biens. La digitalisation du mécanisme de suivi devrait permettre de tracer tous les actes de commerce, selon M. Goli, qui relève qu’ « un grand pan du commerce intra-Etat est couvert par le commerce informel ».
AP/APA