Les besoins actuels de la Côte d’Ivoire en matière de consommation de riz ne sont cependant pas couverts par la production nationale.
Au cours d’un point de presse, le représentant de la FAO Côte d’Ivoire, Attaher Maïga, a assuré samedi que son institution est engagée à soutenir la politique rizicole en Côte d’Ivoire, après la cérémonie de clôture du Salon de l’agriculture et des ressources animales d’Abidjan (SARA 2023).
Le prix du riz, en Côte d’Ivoire, subit actuellement une inflation. Les stocks disponibles et les différentes commandes en cours, estimés à plus de 1 million de tonnes, devraient permettre de couvrir les besoins de consommation d’ici à la fin du mois de mai 2024.
Selon le ministère du Commerce « le marché international du riz connaît des perturbations en raison, entre autres, de l’interdiction par l’Inde, le 20 juillet 2023, des exportations de riz ». A cela s’ajoute, la baisse de la production du riz dans certains pays, entraînant une pénurie sur le marché mondial.
L’on observe une baisse de la production du riz dans des pays exportateurs et une augmentation de 10% de la consommation mondiale, engendrant ainsi une inflation du prix du riz au niveau mondial. Les stocks en Côte d’Ivoire, à ce jour, sont estimés à 326.760 tonnes, dont 130.000 tonnes de riz local.
« Le pays a le potentiel et les ressources en eau qu’il faut ; et donc c’est cette musique qu’il faut mettre ensemble pour faire en sorte que la Côte d’Ivoire ne dépende plus des importations de riz pour couvrir les besoins nationaux », a déclaré M. Attaher Maïga.
« La FAO est disponible avec son savoir-faire, son expertise et aussi les bonnes pratiques qu’elle a apprises dans différentes parties du monde pour accompagner la stratégie nationale de développement de la riziculture en Côte d’Ivoire », a-t-il poursuivi.
Attaher Maïga a, en outre, salué le leadership du gouvernement dans l’organisation du SARA dont l’édition présente a été « très très bien organisée avec une participation qui a dépassé toutes les espérances, et une diversité des thématiques et des exposants ».
Le SARA 2023 a enregistré des contrats d’affaires de l’ordre de 403 milliards de Fcfa, soit une hausse de 69,3% contre 238 milliards Fcfa en 2019 et 140 milliards Fcfa en 2017. En outre, au moins 400.000 visiteurs ont pris part à cette 6e édition.
Durant ce salon, la FAO a montré au grand public ses actions pour accompagner les priorités nationales du gouvernement, son apport en tant qu’agence technique des Nations Unies, et des innovations pour soutenir les efforts de l’Etat dans la quête de la souveraineté alimentaire.
L’organisation onusienne soutient les efforts du gouvernement à travers des projets, des formations, des partages d’expériences et de bonnes pratiques agricoles. Au SARA Market, la FAO a fait des démonstrations édifiantes des pratiques telles que l’aquaponie.
L’aquaponie est une méthode de culture de poissons et de plantes dans un même système. Les déchets produits par les poissons sont utilisés comme source de nutriments par les plantes, ce qui maintient un environnement sain pour les poissons.
Ses experts ont montré aux visiteurs comment tirer profit de l’économie circulaire avec les mouches soldats noires qui permettent de créer des engrais et des aliments riches en protéines pour les animaux, à partir de déchets ménagers.
« Félicitation à la Côte d’Ivoire pour un SARA que je trouve vraiment excellent. J’ai vu tout le potentiel de la Côte d’Ivoire », a-t-il lancé, estimant que la Côte d’Ivoire joue ainsi « un rôle de leader dans l’agriculture ». Pour lui, le pays a du potentiel, de la vision et du leadership.
Toutefois, « je pense qu’il est très important que les partenariats se consolident parce que les objectifs de sécurité alimentaire ne peuvent être atteints que si on a des partenariats avec les différents acteurs (ONG, partenaires techniques et financiers, société civile », a-t-il souligné.
Le représentant de la FAO a mentionné le rôle du secteur privé, qui est fondamental pour impulser les projets de développement, tout en faisant observer que « l’agriculture, c‘est aussi du business », qui peut générer de la plus-value.
Un accent a également été mis sur la jeunesse avec une invitation à embrasser davantage le secteur agricole. Pour attirer les jeunes dans le secteur agricole, les experts recommandent une mécanisation des filières et l’intégration des innovations technologiques.
Cette édition a eu notamment pour objectif de mettre en avant l’agriculture post-crise, les mécanismes de résilience, toute chose qui a permis aux experts de proposer lors des travaux, des solutions innovantes et durables pour la compétitivité du secteur agricole sur le continent.
L’édition 2023 du SARA, qui s’est ouvert le 29 septembre, s’achève le 8 octobre 2023 avec pour thème central « L’agriculture africaine, face aux défis des chocs internes et externes : quelles innovations structurelles pour améliorer les secteurs agricoles et la souveraineté alimentaire de nos pays ».
AP/APA