L’agriculture contribue à la déforestation à hauteur de 62%, dont 38% sont dus à la production cacaoyère.
A travers le projet Promire, la FAO appuie la Côte d’Ivoire à promouvoir une production de cacao sans déforestation pour réduire les émissions de C02. Ce projet est implémenté dans trois régions du pays, à savoir l’Agnéby-Tiassa, la Mé et la Région du Sud-Comoé.
En marge de la 5e édition des Journées africaines de l’écologie et des changements climatiques, tenue le 12 mai 2023 à Abidjan, le colonel Jonas Assamoi Abbé, coordonnateur du projet Promire, a fait l’état de ce projet, prévu sur cinq ans et qui connaît déjà deux ans d’exécution.
Au stand de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le colonel Jonas Assamoi a indiqué que quelque 834 ha de parcelles cacaoyères existantes ont été converties en systèmes d’agroforesterie.
Le Projet Promire vise à promouvoir une production de cacao sans déforestation pour réduire les émissions de gaz à effet de serre en Côte d’Ivoire. Il a été lancé le 27 juillet 2021 et est mis en œuvre conjointement par la FAO et le ministère ivoirien de l’Environnement et du développement durable.
Son délai d’exécution est de cinq ans, de 2021 à 2026, et sera exécuté dans trois régions du pays, à savoir la Région de la Mé, la Région du Sud-Comoé et la Région de l’Agneby Tiassa, notamment dans 10 villages de chacune de ces régions, soit dans 30 villages au total.
L’objectif principal de ce projet est de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre issues de la déforestation et de la dégradation des forêts à travers le mécanisme REDD+, un mécanisme international auquel la Côte d’Ivoire a adhéré en juin 2011.
Ce projet, selon le colonel Assamoi, a deux principales composantes. La première, vise à appuyer un service du ministère de l’Environnement qui est le secrétariat exécutif de la REDD+ pour finaliser et opérationnaliser l’architecture nationale REDD+.
Avec les partenaires techniques et financiers, la Côte d’Ivoire a réussi à finaliser deux principaux instruments que sont le niveau d’émission de référence des forêts et la stratégie nationale REDD+. Il reste le Système national de surveillance des forêts et le système d’information sur les sauvegardes que le projet devrait contribuer à finaliser et opérationnaliser.
La seconde composante, elle, devrait permettre de réaliser des activités communautaires, de restauration forestière, de gouvernance locale et d’appui aux producteurs et aux coopératives de cacao-biologique. Et cela, au bénéfice de 7.550 bénéficiaires directs dans les différentes zones du projet avec 30% de femmes.
Les résultats attendus au terme du projet dans les trois régions, sont 3.650 ha de systèmes agroforestiers réhabilités, 1.500 ha de forêts restaurés, 4.000 hectares de paysages améliorés et l’élaboration de 23 plans de développements locaux.
« Nous avons reboisé l’année dernière (2022) 163 ha sur 150 ha prévus. Nous sommes en train de promouvoir plusieurs modèles et on s’est rendu compte que le fait d’associer des cultures vivrières aux cultures permet aux producteurs de beaucoup s’approprier la parcelle », a dit Zana Ouattara, expert forestier.
Ce système, expliquera-t-il, vise à associer des cultures vivrières aux essences forestières. Il permet non seulement d’entretenir la parcelle, mais également d’avoir des revenus complémentaires. Et ce, à travers la diversification des cultures.
Zana Ouattara a fait observer, par ailleurs, que ce système permet aussi d’associer un groupement de femmes et d’assurer la sécurité alimentaire. Les interventions de la FAO visent notamment à transformer l’agriculteur en un secteur productif et générateur de revenus.
La Côte d’Ivoire est un pays essentiellement agricole. Des études ont montré que la culture de cacao était le principal moteur de la déforestation. L’officier ivoirien, Jonas Assamoi, a relevé qu’il s’agit de continuer de produire du cacao, en faisant en sorte que cette production n’empiète pas sur la dégradation de la forêt.
Il a conseillé le jumelage du cacao et de l’hévéaculture dans l’optique de l’agroforesterie, qui est une intégration de l’arbre dans les systèmes de production agricoles. Une technique très attendue et très intéressante pour accompagner le pays et les producteurs à reconstituer le couvert forestier.
AP/APA