L’organisation onusienne entend booster le plan de convergence de la Cedeao pour une gestion et utilisation durable des écosystèmes forestiers en Afrique de l’Ouest.
Abidjan a accueilli, ce mardi 21 mars 2023, un atelier national de révision et de validation de l’étude juridique sur les forêts en Côte d’Ivoire. Cette étude est initiée dans le cadre du Projet « Transformation globale des forêts pour les peuples et le climat: Un focus sur l’Afrique de l’Ouest ».
Selon Mme Francesca Felicanirobles, de la Division des forêts au siège de la FAO, c’est un projet qui est financé par la coopération suédoise et qui a commencé depuis mars 2019 et qui se terminera en décembre 2024 pour un budget total de 8,250 millions d’euros, soit 5,4 milliards de Fcfa.
La FAO est le partenaire d’exécution en étroite collaboration avec la Cedeao, les institutions de recherche et les communautés locales. Ce projet cible trois domaines prioritaires identifiés dans le Plan de convergence forestière pour l’Afrique de l’Ouest.
Le directeur de Cabinet du ministère des Eaux et forêts, le général Elvire Zouzou a fait observer que les superficies de forêts résiduelles en Côte d’Ivoire ne représentent aujourd’hui que 2,97 millions d’hectares selon les données de 2021 contre 16 millions d’hectares de forêts en 1900.
Le représentant de la FAO en Côte d’Ivoire, Attaher Maiga, s’est félicité de l’engagement de l’Etat de Côte d’Ivoire à porter la couverture forestière du pays à 20% d’ici à 2030. L’atelier s’est d’ailleurs tenue à l’occasion de la Journée mondiale des forêts.
Domaines d’actions prioritaires
Les trois domaines prioritaires de ce projet sont notamment « l’harmonisation des cadres législatifs et réglementaires pour les politiques forestières ; la connaissance de l’état de la dynamique des écosystèmes forestiers et l’information, l’éducation et la communication », a relevé Mme Francesca Felicanirobles.
En outre, dira-t-elle, le genre est une composante et un élément essentiel de projet, ainsi que les questions transfrontalières. Le premier domaine d’action, lui, vise à évaluer les données forestières existantes dans l’espace Cedeao et produire de nouvelles données pour combler les lacunes critiques sur l’état et la dynamique des forêts.
Le deuxième a pour objectif de développer un portail de connaissances sur les ressources forestières en Afrique de l’Ouest en vue de renforcer aussi la coopération forestière entre les différents pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
Quant au troisième domaine d’actions « espéré », il concerne le fait pour les Etats d’avoir « une meilleure compréhension des moteurs de la déforestation et de la délégation des forêts dans la sous-région avec une évaluation des possibilités afin d’y remédier ».
Francesca Felicanirobles a évoqué des résultats préliminaires des évaluations des facteurs de la déforestation et de la dégradation des sols qui ont été réalisés. Sur la base d’un échantillonnage, 1.000 points ont été évalués à l’aide d’une légende simplifiée via un système de gestion foncière.
Concernant les lois, les politiques et les stratégies relatives aux forêts au niveau sous régional, elle a fait savoir qu’on a quatre résultats espérés, entre autre, développer des analyses juridiques afin d’améliorer la gestion durable des forêts en prenant en compte les instruments internationaux ratifiés par les pays.
La FAO veut élaborer avec les Etats un guide afin de soutenir la gouvernance forestière locale, en mettant en évidence les instruments de gouvernance locale et potentiels. L’organisation entend aussi renforcer les réponses institutionnelles pour lutter contre la criminalité liée aux espèces sauvages.
Activités planifiées pour 2023
Pour 2023, les activités planifiées sont des ateliers de validation pour la Sierra Leone et la Côte d’Ivoire, ainsi que la finalisation du dernier rapport national du Sénégal qui n’est pas encore terminé. La FAO veut par ailleurs développer une analyse juridique comparative à partager lors d’un atelier régional.
L’organisation prévoit la production et l’adoption d’un document d’orientation sur le renforcement de la gouvernance forestière décentralisée. Un programme de formation des formateurs en matière de gestion de la faune sauvage devrait être aussi élaboré et adressé à toutes les autorités et institutions concernées par la chaîne de mise en œuvre du projet.
L’écosystème forestier de Haute Guinée impliquant cinq Etats (Côte d’Ivoire, Liberia, Ghana, Guinée et Sierra Leone) a été identifié comme un hotspot de la biodiversité par le « Critical ecosystem partnership fund (CEPF, 2011) en raison de sa grande biodiversité floristique et faunique.
Malheureusement, cet important écosystème forestier fait face à de nombreuses pressions et menaces qui ont abouti dans de nombreux pays à la fragmentation du fait de la déforestation et de la dégradation des forêts exposant ces pays aux effets néfastes des changements climatiques.
AP/APA