Au cours de cet évènement de grande envergure prévu du 19 au 23 février 2023 sur les bords de la lagune Ebrié, l’Association Africaine de l’Eau (AAE) changera de dénomination et deviendra officiellement l’Association Africaine de l’Eau et de l’Assainissement (AAEA).
Tous les deux ans, l’Association africaine de l’eau organise un congrès international qui réunit l’ensemble de ses membres, les organismes internationaux, les experts, les décideurs politiques et les partenaires au développement afin d’échanger sur les enjeux liés au secteur de l’eau.
Le ministre ivoirien de l’Hydraulique, de l’assainissement et de la salubrité, Bouaké Fofana, a procédé jeudi au lancement du 21e Congrès international et exposition de l’Association africaine de l’eau et de la 7e Conférence FSMA (Alliance de gestion des boues et de vidange).
M. Bouaké Fofana a, dans son discours de cadrage, appelé les acteurs du secteur de l’eau à trouver des « solutions durables et structurantes » à la gestion de l’eau en milieu rural et urbain ; et à développer une industrie du secteur en vue d’une meilleure gouvernance de l’eau.
Ce congrès, dont l’ouverture officielle est prévue dans cinq mois dans la capitale économique ivoirienne, intervient dans un contexte où le gouvernement de Côte d’Ivoire est en train de revisiter toute la problématique de ce secteur, a confié le ministre Bouaké Fofana.
« Nous sommes également en train de revisiter tout le cadre règlementaire », a-t-il ajouté, indiquant qu’au dernier Conseil des ministres tenu mercredi, il a été adopté un Code révisé de l’eau ainsi que la stratégie d’assainissement en milieu rural et de distribution d’eau potable.
Il a demandé que les prochains travaux permettent de répondre aux engagements de l’ODD 6 qui garantit l’accès de tous à l’eau, à l’assainissement afin d’assurer une gestion durable des ressources en eau. Cette session vise également à améliorer l’accès à des services d’assainissement et d’hygiène adéquats.
M. Ahmadou Bakayoko, le directeur général de la Société de distribution d’eau de Côte d’Ivoire (Sodeci), président de ce congrès, a fait savoir qu’à l’échelle africaine, l’organisation a des réflexions pour pouvoir garantir et mettre en œuvre une meilleure gouvernance de l’eau et de l’assainissement.
Ce qui est une évidence dans un point du monde ne l’est pas partout. « Il est donc important que nous puissions préserver et sécuriser cette ressource », a insisté M. Ahmadou Bakayoko, faisant observer qu’à travers la planète le tarif du mètre cube d’eau diffère dans les pays.
« Pour la même ressource, on peut avoir une différence de prix aussi importante, donc ce partage d’expériences nous permet de pouvoir trouver des solutions durables à l’accès à l’eau » en vue d’une transformation du secteur, a-t-il poursuivi.
La directrice exécutive de la FSMA, Mme Jennifer Williams, a soutenu que « la raison pour laquelle nous nous mettons ensemble, c’est parce que par le passé nous avions été divisés ; et cette fois-ci nous avons décidé de nous serrer les coudes et de travailler ensemble ». Ce sera la première fois que le congrès de l’AAE organise conjointement une session avec la Conférence sur la gestion des boues de vidange de l’Alliance FSMA.
Pour elle, « si nous avons l’eau potable, nous ne pouvons pas avoir cette ressource sans également associer le volet assainissement, l’une des raisons qui ont (d’ailleurs) milité en faveur de cette co-organisation de cet évènement qui aura lieu en Côte d’Ivoire ».
Le directeur exécutif de l’AAE, M. Sylvain Usher, a expliqué que l’organisation panafricaine vise à favoriser l’échange d’informations sur la recherche, la méthode, les procédés et procédures de production et de distribution de l’eau et l’amélioration des services d’assainissement.
Composée d’une dizaine de membres aux premières heures de sa création, et initialement aussi dénommée l’Union africaine des distributeurs d’eau, «l’AAE regroupe actuellement environ 170 sociétés d’eau et d’assainissement dans près de 45 pays d’Afrique et au-delà ».
Le Congrès de l’AAE se veut un forum scientifique et technique doublé d’une grande exposition internationale qui compte des sessions techniques, des ateliers, des évènements parallèles, des rencontres B to B et One to One.
Au cours des dix dernières années, l’évènement a enregistré un nombre record de participants : 1.600 délégués en 2010 à Kampala ; 900 en 2012 à Marrakech ; 2.000 en 2014 à Abidjan ; 1.500 en 2016 à Nairobi ; 1.200 en 2018 à Bamako et 2.500 en 2020 à Kampala. Quelque 3.000 participants sont attendus à Abidjan.
AP/APA