Le PPA-CI, le parti de Laurent Gbagbo, accuse M. Sourou Koné, 1er vice-président de la Commission électorale indépendante (CEI), d’entraver la voie de recours de l’ancien président ivoirien en vue de sa réinscription sur la liste électorale.
Au cours d’une conférence de presse, ce mardi 27 juin 2023, le porte-parole du PPA-CI, Katinan Koné, a indiqué que le parti a eu « des informations venant de sources totalement crédibles et dignes de foi » de cette attitude de M. Koné Sourou.
Sourou Koné, également superviseur de la circonscription électorale du Cocody (Est d’Abidjan) dont relève M. Laurent Gbagbo, « a pris sur lui, en dehors de tout débat au sein de la Commission centrale, de rejeter la réclamation formulée » l’ancien président ivoirien au siège de l’institution.
Pour le PPA-CI, cette décision unilatérale de M. Sourou Koné pose « un problème d’ordre moral, d’ordre politique et d’ordre juridique », a déclaré Katinan Koné, rappelant qu’il ancien membre du RHDP (pouvoir), il représente le président de la République au sein de la CEI.
« Ne serait-ce que pour sauver les apparences, M. Sourou Koné ne peut prendre de façon unilatérale une telle décision qui apporte un grand vent au moulin de ceux qui pensent que c’est le chef de l’Etat, ayant peur d’affronter son plus grand adversaire (Laurent Gbagbo), se cache derrière la CEI pour l’éliminer », a-t-il dit.
« Au demeurant, la décision de monsieur Sourou Koné accentue la présomption de la caporalisation de la CEI par le Chef de l’Etat et son régime ; toute chose qui enlève le mince verni de neutralité que cette Commission peine à se couvrir », a-t-il ajouté.
Le parti qui évoque, en outre, un « problème d’ordre politique », soutient que « l’exclusion de Laurent Gbagbo de la liste électorale est le sujet qui rend délétère l’atmosphère politique du pays », toute chose qui a « un impact direct sur la paix sociale ».
La demande d’inscription de l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo « ne peut être tranchée de façon péremptoire par monsieur Sourou Koné, fût-il le représentant de monsieur Ouattara, le président de la République à la CEI », a-t-il poursuivi.
« Dans l’exposé des motifs de sa décision unilatérale, M. Sourou prétend que la CEI n’aurait pas été saisie par le ministère de la Justice de l’arrêt de la Cour africaine des Droits de l’Homme et des peuples qui fait injonction à l’Etat de Côte d’Ivoire d’inscrire M. Gbagbo sur la liste électorale », a-t-il fait savoir.
Le PPA-CI dénonce, par ailleurs, de « nombreuses irrégularités flagrantes relevées sur la liste électorale » et « en appelle à la responsabilité du président de la CEI relative à la décision à haut risque que veut prendre unilatéralement M. Sourou Koné », a lancé son porte-parole.
M. Gbagbo s’est rendu le 8 juin 2023 au siège de la CEI pour déposer sa réclamation en vue de son inscription sur la liste électorale en application de l’article 12 du Code électoral. Des jeunes, au nombre de 350, avaient bien avant porté une réclamation à la CEI en apportant une copie de l’arrêt de la CADHP.
Condamné dans l’affaire de « braquage de la Bceao » lors de la crise postélectorale ivoirienne de 2010-2011, l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, a été radié de la liste électorale. Et ce, depuis 2020. Une amnistie pourrait favoriser son inscription sur la liste électorale.
AP/APA