Damana Pickass, secrétaire général du PPA-CI, le parti de Laurent Gbagbo, a été auditionné de 8h30 à 13h30 par un juge du 10e cabinet d’instruction du Tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau, sis aux II-Plateaux.
L’audition, prévue à 10h (GMT, heure locale) a été reculée à 8 heures, selon une source proche du dossier. M. Damana Pickass qui était en compagnie de ses avocats, a été entendu durant cinq heures ce lundi 20 mars 2023, sous une haute surveillance policière, avant de « retourner librement à son domicile ».
MM. Damana Pickass et Ikpo Lagui, député suppléant du PPA-CI à Yopougon (Ouest d’Abidjan) ont été entendus le 24 février 2023 par la juge d’instruction du 10e Cabinet en charge de la Cellule spéciale d’enquête et de lutte contre le terrorisme.
Suite à leur première audition, en février, ils sont sortis libres mais inculpés et placés sous contrôle judiciaire. Il leur est reproché d’avoir perpétré une attaque contre le camp militaire du 2e Bataillon projetable d’Anokoua Kouté, dans la commune d’Abobo (Nord d’Abidjan), dans la nuit du 20 au 21 avril 2021.
Le parti de l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, a exprimé son « étonnement » sur l’enquête ayant abouti à l’inculpation de son secrétaire général, Damana Pickass et de Ikpo Lagui, député suppléant du parti à Yopougon.
Pour le PPA-CI, son secrétaire général, Damana Pickass, est rentré d’exil le 30 avril 2021, après 10 ans hors du pays, à la suite de la crise postélectorale de 2010-2011. Or, l’attaque pour laquelle il a été inculpé a eu lieu une semaine après son retour en Côte d’Ivoire.
« Ainsi, aurait-il décidé de mettre fin à son exil et de rentrer librement dans son pays une semaine seulement après avoir posé ou s’est rendu complice d’actes aussi répréhensibles que ceux dont il est accusé », s’est interrogé le PPA-CI.
Par ailleurs, le parti note que le député suppléant de Yopougon, Ikpo Lagui, lui, est constamment présent sur le territoire national et il aurait dû être entendu après l’attaque survenue en avril 2021, d’autant plus que le procureur qualifie les faits de « graves ».
« Le PPA-CI demande aux animateurs du pouvoir judiciaire d’accompagner utilement les hommes politiques sur les chemins qu’ils ont pris en vue de renforcer la cohésion sociale en décrispant le climat politique dans notre pays », avait réagi le parti de l’ex-chef d’Etat ivoirien.
Ces deux cadres du PPA-CI sont auditionnés par la justice, alors que le nouveau parti de Laurent Gbagbo amorce son implantation sur toute l’étendue du territoire en vue des prochaines joutes électorales. Les élections locales sont prévues pour fin 2023, les sénatoriales en 2024 et la présidentielle en 2025.
AP/APA