Le secteur de la pêche artisanale contribue pour plus de 2/3 des besoins de consommation en produits halieutiques du pays, cependant les énormes potentiels qu’offre la filière restent inexploités.
Pour stimuler le secteur privé à investir massivement dans la filière de la pêche artisanale, la FAO a initié un projet de Partenariat public-privé (PPP) dans le cadre de l’Initiative Pêches côtières composante Afrique de l’Ouest (IPC-AO).
L’Initiative, financée par le Fonds pour l’environnement mondial, est mise en œuvre par la FAO, en collaboration avec le ministère des Ressources animales et halieutiques et d’autres parties prenantes, notamment les organisations de pêcheurs et de travailleurs et travailleuses du secteur des pêches.
Le projet a pour objectif de renforcer la gouvernance, la gestion et les chaînes de valeur des pêches grâce à la mise en œuvre d’une approche écosystémique des pêches et de partenariats innovants, pour des pêcheries et des moyens d’existence durables, au profit des acteurs.
Dans cet élan, la FAO a organisé, ce jeudi 4 avril 2024, un atelier de sensibilisation et de formation des acteurs institutionnels et non institutionnels du secteur de la pêche artisanale sur les bonnes pratiques de Partenariat public-privé pour une gestion et amélioration de la qualité des produits de la pêche.
« Cet atelier marque une étape importante dans nos efforts collectifs pour promouvoir les Partenariats public-privé dans le secteur de la pêche artisanale » et impulser la compétitivité du secteur, a indiqué M. Attaher Maïga, le représentant de la FAO Côte d’Ivoire.
Pour lui, le partenariat public-privé, un levier de la croissance économique, « peut permettre au secteur de la pêche artisanale de se développer et d’appuyer les importants investissements publics consentis par le gouvernement Ivoirien pour le développement des chaînes de valeurs des pêches et des ressources halieutiques ».
« Face aux besoins immenses en investissement dans la gestion de la qualité des produits halieutiques, les Partenariats public-privé offrent une approche dynamique pour relever les défis et une occasion unique de combiner les forces des secteurs public et privé, en tirant parti des ressources publiques grâce à l’efficacité et aux capitaux du secteur privé », a-t-il soutenu.
Cet instrument de financement du développement est une des priorités de la politique de développement de l’élevage, de la pêche, et de l’aquaculture en Côte d’Ivoire, à travers le Programme gouvernemental PONADEPA 2022-2026.
Dr Diomandé Labla, consultant de la FAO en chaîne de valeur, qualité et commercialisation des produits, a fait savoir que dans ce projet « la FAO a décidé d’unir tous les acteurs, l’Etat, le secteur privé et les organisations professionnelles pour parler des possibilités de PPP pour promouvoir la pêche artisanale ».
Il a relevé qu’aujourd’hui, grâce à des relations bilatérales, la Côte d’Ivoire a pu se doter d’un certain nombre d’infrastructures, entre autres, le Débarcadère Mohammed VI de Locodjro, dans l’Ouest d’Abidjan, le Débarcadère de Sassandra (Sud-ouest) et celui de Grand-Lahou (Sud).
Marcel Koné, expert financier au Comité national de pilotage des Partenariats public-privé, a fait observer que « la Côte d’Ivoire a une très bonne expérience en matière de PPP, puisque le pays a plus d’une trentaine de contrats qui ont été signés dans différents secteurs d’activités ».
La Côte d’Ivoire, insistera-t-il, « est mature et a une bonne expérience en matière de PPP et respecte ses engagements dans le cadre de ces contrats ». Le PPP donne, par ailleurs, l’opportunité à des investisseurs d’avoir accès à des marchés et de bénéficier de mécanismes incitatifs, telles que les exonérations.
AP/APA