Les autorités congolaises ont qualifié de provocation les nouvelles déclarations du président rwandais sur le conflit à l’est.
Les dernières déclarations de Paul Kagame sur la rébellion du M23 ne passent pas à Kinshasa. Lors de sa visite de 72 heures au Bénin, le Président rwandais s’est prononcé sur le conflit entre le M23 et l’armée régulière dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
Le Président Kagame a indiqué samedi à Cotonou que le problème remonte à la période coloniale. Pour lui, les frontières issues de la colonisation, ont divisé les peuples en donnant une partie du Rwanda à l’est de la Rdc et une autre partie au sud de l’Ouganda. « Ces problèmes me dépassent. Ils vont au-delà de ma personne et de la personne du Président Tshisekedi », s’était défendu Paul Kagame, accusé de soutenir et d’armer le Mouvement du 23 Mars (M23). D’après Paul Kagame, la rébellion du M23 est une affaire de « congolais qui revendiquent leur héritage rwandais ».
Il n’en fallait pas plus pour susciter de vives réactions chez les autorités congolaises. Sur sa page Facebook, le ministre de la Communication et Médias, porte-parole du gouvernement a dénoncé une nouvelle provocation. « Kagame transgresse l’histoire. Ses propos constituent une nouvelle provocation », a écrit Patrick Muyaya Katembwe.
Il appelle le président rwandais à reconnaître qu’il est la cause de l’insécurité dans l’Est de la Rdc pour avoir créé la rébellion du M23. Pour finir son court message sur sa page facebook, le ministre Patrick Muyaya Katembwe adresse des mises en garde au président Kagame. « Ce qu’il ne doit jamais oublier est que nous défendrons chaque centimètre de notre territoire », avertit le porte-parole du gouvernement congolais.
Un rapport des Nations Unies datant de décembre 2022 accuse le Rwanda d’avoir envoyé ses militaires combattre aux côtés du M23 dans l’Est de la RDC. Le document accuse aussi Kigali de fournir des armes, des munitions et des uniformes aux rebelles. Un rapport que le Rwanda a fermement contesté.
Le mouvement du 23 mars dit avoir pris les armes contre les discriminations dont les Tutsis congolais sont victimes.
RK/ac/APA