Le contrôle biométrique permet à l’Etat ivoirien de disposer, à l’aide d’un outil fiable du nombre d’élèves affectés dans les établissements secondaires privés, à l’effet de payer exactement les prises en charges dues.
Le ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation a institué, depuis 2020, le contrôle électronique des élèves affectés dans les établissements secondaires privés, ainsi qu’un dispositif de contrôle en ligne pour une meilleure maîtrise des frais de scolarité.
Durant quatre années, ce système a été déployé progressivement dans le cadre d’un projet financé par l’Etat de Côte d’Ivoire et appuyé fortement par la Banque mondiale. Cette année 2023 marque notamment la fin dudit projet.
Pour prendre le relais, le ministère de l’Education nationale tient du 24 au 27 octobre 2023, à Jacqueville (Sud), un séminaire bilan du déploiement du système de contrôle biométrique des élèves affectés de l’Etat dans les établissements secondaires privés en vue de définir des mesures de sa pérennisation.
Cette session est organisée notamment par la direction de l’encadrement des établissements privés (DEEP), en collaboration avec le Projet d’amélioration de la gouvernance pour la délivrance des services de base aux citoyens (PAGDS).
Selon Mme Touré Diarra, la directrice de l’encadrement des établissements privés, « à ce jour, ce sont 2.117 établissements qui sont équipés du dispositif de contrôle biométrique sur un total de 2.317 établissements. Les 200 derniers sont en cours d’installation ».
Un gain financier pour l’Etat
Mme Touré Diarra a indiqué qu’en termes d’impact financier, le dispositif de contrôle biométrique des élèves affectés dans les établissements secondaires, permet à l’Etat de Côte d’Ivoire de faire des gains substantiels.
Elle a fait observer que sur la base d’une estimation effectuée sur un échantillon de 447 établissements secondaires privés ayant fait à la fois l’objet de contrôle physique et de contrôle biométrique, l’impact financier du contrôle biométrique ressort 1,5 milliard par an.
En extrapolant à l’ensemble des 2.317 établissements concernés, dira-t-elle, on estime à 7,7 milliards Fcfa l’impact financier annuel. Et, par rapport à la non-organisation des missions de contrôle physique, la DEEP gagnerait environ 100 millions de Fcfa par an.
Le directeur général de ABS, l’opérateur, Dexter Koffi, a expliqué que l’élève affecté par l’Etat de Côte d’Ivoire doit « pointer chaque jour et faire au minimum un trimestre de cours pour être pris en compte dans l’effectif final ».
Le président de la Fédération nationale des établissements privés laïcs d’enseignement et de formation de Côte d’Ivoire (FENEPLACI), Ibrahima Karamoko, a souhaité que les états financiers concernant les élèves affectés de l’Etat soient disponibles en janvier comme auparavant au lieu d’être émis en juillet.
Chaque année, l’Etat ivoirien prévoit un budget relativement important pour les élèves affectés dans les établissements privés. Les frais de scolarité ou encore frais d’écolage représentent la contribution de l’Etat à la prise en charge des élèves affectés dans les établissements secondaires privés.
Leurs tarifs ont été fixés dans les conventions signées entre l’Etat de Côte d’Ivoire et les promoteurs d’établissements privés, en application du décret concédant au secteur privé, le service public de l’enseignement.
Un logiciel d’intégration des données biométriques
Le Système de contrôle biométrique a pour objectif d’automatiser le contrôle électronique des élèves affectés par l’Etat dans les établissements secondaires privés. Il permet ensuite d’éditer les décisions de paiement et permet à l’Etat de payer la juste dette.
Le projet, financé par la Banque mondiale, est coordonné par le PAGDS pour le compte de l’Etat de Côte d’Ivoire. Les principaux bénéficiaires sont le ministère de l’Education nationale et le ministère de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle.
La phase pilote, en 2020, a permis le déploiement du système dans 744 écoles du Grand Abidjan et de l’intérieur du pays. Elle a permis le contrôle de 371.425 élèves affectés dont 334.930 au secondaire général et 25.366 au secondaire technique et 11.129 à la formation professionnelle.
L’année 2021, marquant la phase 2, a permis le déploiement des installations dans 620 écoles du Grand Abidjan et à l’intérieur du pays et le contrôle total de 644.874 élèves affectés dont 590.838 au secondaire général, 36.115 au secondaire technique et 17.921 à la formation professionnelle.
Pour la phase 3, l’on dénombre 1.473 établissements scolaires dans le Grand Abidjan et de l’intérieur du pays et le contrôle total de 1.080.024 étudiants affectés dont 53.826 au secondaire technique et 22.513 à la formation professionnelle.
Quant à la phase 4, elle a permis l’installation du dispositif dans 243 écoles du grand Abidjan et de l’intérieur du pays dont le déploiement est en cours avec plus de 100 techniciens sur l’ensemble des Directions régionales de l’éducation nationale (DREN) que compte le ministère de l’Education.
AP/APA