Le déficit de logement en Côte d’Ivoire est estimé à 600.000 unités par an.
Le ministre de la Construction, du logement et de l’urbanisme, Bruno Koné, a décliné ce jeudi 16 mars 2023 les priorités de gouvernement, lors d’une rencontre avec le secteur privé, au siège de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci, Patronat ivoirien).
A ce rendez-vous consacré au Plan national de développement (PND, 2021-2025), Bruno Koné a présenté aux acteurs du secteur privé les opportunités d’investissements et les défis dans le secteur immobilier en Côte d’Ivoire.
Il a dévoilé le fort besoin qui y sévit en matière de logement, avant d’annoncer un Programme d’urgence du gouvernement, à savoir la construction de 25.000 logements à Abidjan et dans certaines grandes villes, pour lesquelles des hectares de terrain ont été réservés.
« Le projet d’urgence qui va être lancé le sera sur la ville d’Abidjan, mais sur quelques villes qui peuvent supporter la construction à grande échelle de logements », a-t-il dit, indiquant que la capitale économique ivoirienne compte 20% de propriétaires et 80% de locataires.
Le ministre de la Construction, du logement et de l’urbanisme soulignera que le programme a été lancé à un premier appel d’offres pour 9000 logements, dont 5000 unités à Abidjan, 1000 autres à Bouaké (centre) et Yamoussoukro, puis 500 à Korhogo, San-Pedro et Daloa.
Insistant que ceux-ci représentent la priorité dans les prochains mois, Bruno Koné a fait savoir que les programmes de construction qui suivront tourneront autour de 200 logements prévus notamment dans les villes moyennes.
Le ministre est par ailleurs revenu sur la difficulté de réalisation du premier plan de logements sociaux estimés à 150.000, dus à des facteurs conjoncturels, entre autres la non réalisation au préalable de voiries et réseaux divers (Vrd).
Il a exposé en outre les réformes entreprises par l’Etat pour parer à tous dommages dans l’exécution de ses ambitions. Ce sont, entre autre, la transformation de la Sicogi en une société d’Etat dénommée Agence nationale de l’habitat (ANAH).
Bruno Koné expliquera que celle-ci a pour mission de favoriser l’accès au logement, à des coûts d’acquisition ou de location compétitifs à tous les ménages, et de veiller à l’amélioration et l’entretien du cadre de vie.
Aussi, a-t-il évoqué la création d’un fonds de garantie du logement social, afin de financer les activités de l’Anah, de faciliter les conditions d’accession aux crédits-acquéreurs aux couches sociales les plus défavorisées et de contribuer au financement de toutes les actions favorisant le développement de l’habitat social.
Concernant les taxes prélevées sur certains matériaux dont le fer et le ciment, faisant partie de cette réforme, Bruno Koné a voulu lever l’équivoque sur cette mesure, soutenant qu’elle contribuera à relever le déficit de logement à Abidjan et dans le reste du pays.
Il a relevé le projet d’adressage des rues qui est à sa phase conceptuelle achevée et qui contribuera à donner une meilleure visibilité à l’espace urbain. Le ministre Bruno Koné a assuré de la célérité et l’efficacité dans le traitement des demandes d’Arrêté de concession définitive (Acd).
Pour lui, l’efficience actuelle permet de traiter 2000 demandes par mois. A toutes les préoccupations soulevées par les acteurs du secteur privé, il a donné son accord pour la tenue d’une rencontre trimestrielle conjointe entre les deux institutions, sur proposition faite par le président de la Cgeci, Ahmed Cissé.
AP/APA