A travers un parcours de soin complet, au centre hospitalier régional d’Aboisso, dans le Sud-est ivoirien, le directeur de la bonne gouvernance à la Banque mondiale, Arturo Herrera, a pu se rendre compte de la bonne tenue de l’un des volets du Projet d’amélioration de la gouvernance pour la délivrance des services de base aux citoyens (PAGDS), notamment au niveau sanitaire.
Au cours de cette visite, ce 13 juin 2023 au CHR d’Aboisso, il a pu se familiariser avec les nouvelles techniques de réception, de traitement et de suivi du patient, à travers une démarche qui a pour socle la technologie numérique.
Celle-ci permet d’uniformiser les actes et de favoriser au patient l’obtention d’un identifiant unique qui lui servira de référence pour toutes ses prestations médicales où qu’il soit. Cette innovation dénommée Système d’information hospitalière (Sih), a reçu l’agrément du représentant de la Banque mondiale, au sortir de la visite d’inspection des services.
« C’est un système qui est à sa phase de pilotage, mais il existe quelques défis à relever. Le plus grand, c’est celui de son appropriation par tous les acteurs », a fait observer le directeur de la bonne gouvernance à la Banque mondiale, Arturo Herrera.
« Nous avons pu constater que dans certains services le système manuel continue parallèlement avec le digital. Mais, nous croyons que cela sera résolu à travers un renforcement de capacité des différents acteurs et la sensibilisation de tous à l’utilisation de ce système hospitalier », a-t-il ajouté.
La coordinatrice du PADGS, Madeleine Yao ne dit pas le contraire vu que le travail abattu de faciliter l’accès aux ressources de base aux populations connaît une nette amélioration au vu des résultats engendrés.
« Nous avons pris en compte dans les perspectives tout ce qu’il faut faire pour parfaire. Nous allons mettre le système de formation pour qu’il y ait des auxiliaires aptes et agir aussi sur l’équipement et les éléments résiduels qu’il faut améliorer pour que le système soit perfectible », a noté Madeleine Yao.
Cela marque d’autant plus un satisfecit quant au programme qu’elle pilote parce que, dit-elle « c’est un outil de gouvernance qui doit satisfaire deux objectifs. A savoir aider l’administration à travailler de façon qualitative, mais aussi satisfaire la population ».
Madeleine Yao poursuivra pour insinuer qu’à travers cet outil il existe « une efficacité au niveau des soins et par ailleurs au niveau gouvernemental, il y a plus de transparence et une optimisation des ressources ».
Selon Madeleine Yao, cette opération qui est à sa phase pilote connaîtra sa généralisation dans 160 centres de santé pour un coût de 7 milliards de francs Cfa, avec l’appui de la Banque mondiale.
Quelques avantages de ce nouveau système (Sih) expliqués par le directeur du Centre hospitalier régional d’Aboisso, Brou Mickael, est que, en plus d’assurer une meilleure traçabilité des ressources, il favorise une optimisation des recettes.
« Le système mis en place nous permet d’avoir une très bonne traçabilité de toutes les informations administratives, financières, etc. En termes de résultat, nos recettes qui étaient à 120 millions l’année sont passées à plus de 500 millions », a dit Brou Mickael.
La volonté du gouvernement ivoirien, d’engager des réformes pour une gestion publique respectant les normes de gouvernance, a suscité la création du PAGDS. Ce projet placé sous la tutelle du ministre de l’Economie et des finances est financé par la Banque mondiale à travers « Program for result (Pfor) ».
Ce projet se veut un instrument de financement qui lie directement les décaissements de fonds à l’atteinte des résultats. Le PADGS est orienté vers la délivrance de services de base (éducation, santé, services administratifs inclusion financière, participation citoyenne à l’entretien routier.
Il vise à l’optimisation de ressources publiques à travers la mise en place de systèmes de gestion électroniques adaptés, l’amélioration de la qualité des services au profit des citoyens ainsi que la numérisation des systèmes de gestion pour plus de transparence.
AP/APA