Les taux d’allaitement maternel exclusif dans ces régions sont parmi « les plus bas au monde » avec une moyenne de 37% contre 48% la moyenne mondiale.
L’Unicef veut accompagner l’Afrique de l’Ouest et du Centre dans l’atteindre de l’objectif mondial de 50% d’allaitement maternel exclusif d’ici à 2025. Dans ce contexte, l’organisation onusienne a initié avec des partenaires un atelier régional à Abidjan.
Cet atelier régional, ouvert ce mardi 12 mars 2024, à Abidjan, s’achève le 14 mars 2024. Il porte sur le renforcement du suivi et de l’application des mesures légales adoptées pour protéger l’allaitement maternel en Afrique de l’Ouest et du centre.
Selon les statistiques, seuls 46% des nouveau-nés de la région sont mis au sein, au cours de la première heure de vie et dans de nombreux pays de la région, un pourcentage élevé d’enfants a reçu une alimentation autre que le lait maternel.
Le ministre ivoirien de la Santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle, Pierre Demba, qui a procédé à l’ouverture officielle de ces assises, a salué cette initiative qui vise à faire le suivi des textes pris sur le Code d’alimentation, mais surtout l’allaitement maternel.
« En Côte d’Ivoire, en plus de ce Code, nous avons pris des textes pour limiter la commercialisation des substituts de lait dans les grandes surfaces, et faire en sorte que ces substituts de lait qui sont des compléments, soient prescrits seulement par les pharmaciens », a-t-il fait savoir.
« Cette réunion nous permet de faire l’évaluation de ce qui a bien marché chez nous, mais aussi ce qui a bien fonctionné dans les autres pays et voir comment adopter un plan commun pour que dans la sous-région, l’allaitement exclusif, jusqu’à six mois, soit appliqué », a-t-il ajouté.
Pour le ministre ivoirien, donner six mois aux femmes pour allaiter, est salutaire pour le bien-être des enfants, toutefois, pour celles qui sont en entreprise, il va falloir peut-être aménager le calendrier de travail avec l’employeur.
« La plupart des pays en Europe donnent des délais assez longs pour permettre aux mères de s’occuper de leurs enfants et des nouveau-nés. C’est quelque chose que nous allons explorer, mais il faut se donner du temps pour que les textes de chez nous s’adaptent à cette situation », a-t-il poursuivi.
Par visio-conférence, le directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Gilles Fagninou, a félicité l’Etat de Côte d’Ivoire et le Conseil national de l’alimentation, de la nutrition et du développement de la petite enfance (CONNAPE) pour cet engagement profond du pays à offrir à chaque enfant le meilleur départ dans la vie.
« Cet engagement et ces résultats concrets ont motivé les organisateurs de cet atelier à organiser l’évènement qui nous réunit aujourd’hui à Abidjan, qui avait déjà accueilli avec succès, en 2019, le lancement de la campagne « Plus fort avec le lait maternel uniquement », a-t-il rappelé.
Cette campagne, dira-t-il, est le fruit d’une collaboration entre l’UNICEF, l’OMS, Alive and Thrive et l’Organisation ouest-africaine de la santé. Au cours d’un récent séjour en terre ivoirienne, M. Fagninou a visité l’hôpital de Vridi, dans le Sud d’Abidjan.
« Le lait maternel est unique, c’est le premier et meilleur aliment pour le nourrisson mais bien plus encore. Le lait maternel est le premier vaccin, il rend l’enfant plus fort. Le lait maternel est aussi amour et réconfort », a-t-il mentionné.
Michelior Athanase Aïssi, directeur général de l’Organisation ouest-africaine de la Santé (OOAS), a souhaité que les femmes nourrisses bénéficient de six mois, voire au-delà, pour transmettre à l’enfant l’amour maternel nécessaire.
En Afrique de l’Ouest et du centre, 14 des 24 pays ont adopté une mesure légale sur la commercialisation des substituts du lait maternel qui est substantiellement ou modérément alignée sur le Code et les résolutions de l’AMS.
Les bureaux régionaux du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) et l’OMS, la Fondation Helen Keller International, ont en collaboration avec IBFAN et l’organisation ouest-africaine de la santé, organisé ces assises.
AP/APA