Il s’agit du Centre de diabète Marc Sankalé de l’hôpital Abass Ndao de Dakar et de l’hôpital régional de Kaolack.
Une étude menée par le ministère sénégalais de la Santé et de l’Action Sociale sur le pied diabétique, principale cause des amputations a révélé que les patients qui présentent des légions au niveau des membres inférieurs, viennent se faire consulter tardivement.
Au Sénégal, les statistiques sur le diabète font froid dans le dos. Au minimum un à deux orteils sont enlevés par jour selon les médecins. Les amputations des membres inférieurs à cause du diabète préoccupent au plus haut niveau. Les médecins sonnent l’alerte à travers une étude sur le pied diabétique qui est une complication majeure de la maladie, liée à des mécanismes vasculaires. « Quand les nerfs des membres inférieurs sont touchés par le diabète, le pied devient insensible. Ce qui va exposer le patient à des légions infectées sans qu’il ne s’en rende compte. Le pied diabétique est la principale source d’amputation. Car, la majeure partie des amputations non traumatiques sont liées à l’atteinte du pi ed », informe, la directrice adjointe du Centre Mark Sankalé, le Pr Anna Sarr citée dans un communiqué reçu à APA.
Elle s’exprimait, ce jeudi, lors de la réception de matériels d’un montant de 40 millions de francs CFA offert par la Coopération Luxembourgeoise au Centre du diabète Marc Sankhalé et à l’hôpital régional de Kaolack. « Ce matériel participera à aider le Sénégal à faire face au fléau du pied diabétique qui est un véritable problème de santé en Afrique », a dit le Dr Evarist Lodi Okitombakhé, conseiller technique principal santé à la coopération luxembourgeoise. « Sans l’appui que nous recevons constamment de LuxDev, notre hôpital accuserait 50 ans de recule. Ce matériel reçu pour prévenir et soigner le pied diabétique nous en ferons un bon usage », confie le directeur du Centre hospitalier Abbas Ndao, Dr. Amadou Ndiaye.
Ce matériel est d’un apport considérable car il aidera dans la prévention, affirme le Pr Sarr qui constate avec son équipe que « les patients arrivent à l’hôpital avec des légions avérées qui vont nécessairement aboutir à des amputations majeures et mineures. Ce qui va grever le budget des familles mais également le retentissement psychologique. Parce que le patient va être handicapé ».
« Des mesures de prévention existent par rapport à la survenue des légions chez le diabétique. En amont, il faut dépister le malade, faire le bilan de sa vascularisation au niveau du membre inférieur et la chirurgie peut faire des pontages pour éviter que les légions s’installent », a-t-elle poursuivi.
Venu présider la rencontre, le directeur de la planification, de la recherche et des statistiques (Dprs), le Dr Babacar Guèye a rappelé l’urgence « d’investir dans la prévention pour réduire de façon drastique les amputations dues au diabète ». La prévention, c’est la sensibilisation d’abord selon les spécialistes. « Ce sont aussi des mesures qu’on appelle dans le jargon, les commandements du pied diabétique. C’est inciter le diabétique à bien suivre sa maladie, en équilibrant et en allant régulièrement à son rendez-vous, à ne pas rester chez lui, autrement éviter de venir tous les deux ou trois ans pour faire la consultation. Car, c’est en faisant la consultation régulièrement que le médecin peut voir l’état du pied et faire des recommandations », soutient le Pr Sarr.
L’étude sur le pied diabétique initiée par le ministère de la Santé et ses partenaires concerne le Centre Marc Sankalé de Dakar et l’hôpital régional Ibrahima Niass de Kaolack qui sont des structures pilotes. A l’en croire, pour la première phase de l’étude, 450 malades ont été inclus. « Pour dire que ce matériel de dernière génération va nous permettre de faire le point sur l’état vasculaire, de faire des prises en charge en amont qui vont éviter que les légions s’installent », souligne-t-elle.
TE/APA