Cette politique nationale de gestion intégrée des frontières qui s’étend sur dix ans, comporte deux phases dont la première est évaluée à plus de 400 milliards de Fcfa.
Le document a été présenté officiellement, ce mercredi 26 avril 2023, à l’auditorium de la Primature, sous la présidence du directeur de cabinet du Premier ministre, M. Karim Traoré, représentant le chef du gouvernement Patrick Achi et le ministre de l’Intérieur et de la sécurité, Vagondo Diomandé.
Karim Traoré a salué ce « projet de document relatif à la Politique nationale de gestion intégrée des frontières de Côte d’Ivoire ». Pour lui, c’est quelque chose d’important quand on connaît le contexte dans lequel nous sommes aujourd’hui, marqué par la menace djihadiste et les crises internes dans les pays.
De ce fait, il est capital d’avoir un cadre de référence de la gestion intégrée des frontières, a-t-il ajouté, faisant savoir que cette politique sera exploitée et analysée en vue de son adoption par le gouvernement de Côte d’Ivoire.
Selon le préfet hors grade Diakalidia Konaté, secrétaire exécutif de la Commission nationale des frontières de Côte d’Ivoire (CNFCI), vice-président du Comité technique national (CTN), la mise en œuvre de cette politique repose sur un plan d’actions scindé en deux phases.
La phase 1 qui va jusqu’en 2028, soit sur cinq ans, constitue la période de réalisation des actions prioritaires et urgentes en cohérence avec le Programme national de développement (PND, 2021-2025) et intégrant les projets en cours.
Le montant est évalué à 444,44 milliards Fcfa, dont 30% du financement à mobiliser auprès de l’Etat de Côte d’Ivoire et 70% auprès des partenaires au développement, a indiqué M. Diakalidia Konaté, le secrétaire exécutif de la Commission nationale des frontières de Côte d’Ivoire.
La Politique nationale de gestion intégrée des frontières de Côte d’Ivoire (PNGIF-CI) devrait permettre d’apporter des réponses durables à cinq enjeux principaux, notamment l’amélioration de la gouvernance des frontières, le renforcement de la sécurité et la cohésion sociale dans les zones frontalières.
Elle vise également à impulser une forte dynamique à la coopération transfrontalière avec les pays voisins, à promouvoir le développement socio-économique harmonieux des zones frontalières pour le bien-être des populations qui y vivent.
La phase 2, elle, couvre la période 2029-2033 et est le prolongement de la première. Celle-ci permettra de prendre en compte les résultats atteints à la première phase, ainsi que les leçons et enseignements tirés de l’évaluation à mi-parcours et de l’évolution des questions de frontière au niveau régional et continental.
Le directeur de cabinet du Premier ministre a rappelé que l’Etat ivoirien a déjà engagé des actions pour permettre un espace socio-économique viable au niveau des frontières, avec les projets sociaux pour les jeunes et les populations dans les zones de fragilité.
Il a fait remarquer que la gestion des frontières est une question complexe qui demande que toutes les intelligences soient mises en synergie à la fois au niveau de la population, les institutions de la République, des collectivités et des organisations internationales pour cerner les dimensions de cette gestion et avoir une approche qui permette d’avoir des résultats escomptés.
Le processus d’élaboration de la Politique nationale de gestion intégrée des frontières de Côte d’Ivoire a débuté le 27 mai 2021. Les personnalités du secteur public et privé, ainsi que celles des organisations de la société civile ayant contribué à la mise en œuvre du plan d’actions de cette politique, ont reçu des parchemins.
AP/APA