La contribution des acteurs de la société civile à la consolidation de la paix est un élément clé de la réussite des processus de prévention des conflits, de démocratisation et de promotion de la paix durable.
–Par Hicham Alaoui–
Des acteurs de la société civile africaine, tiennent une conférence, lundi à Tripoli, destinée à jeter la lumière sur le rôle important que jouent les organisations de la société civile dans la restauration de la paix et la sécurité durables.
La cérémonie d’ouverture de cette conférence, organisée par le Conseil économique, social et culturel de l’Union africaine (ECOSOCC-UA) en partenariat avec le gouvernement libyen, a été présidée par le chef du gouvernement intérimaire d’unité nationale libyen, Abdel Hamid Dbeibah.
Placé sous le thème « La société civile, locomotive de la paix et de la sécurité sociales : Défis et possibilités », ce conclave connaît également la participation des décideurs, des représentants des associations de la société civile de plusieurs pays africains de représentants d’organisations internationales, en plus d’une pléiade d’expert, de chercheurs, de diplomates et des acteurs des secteurs public et privé.
« Rôle de la société civile dans la promotion de la culture de la paix », « Appui communautaire aux processus électoraux et au renforcement des institutions », « Autonomisation des femmes et des jeunes pour la construction de la paix sociale » et « le rôle du discours religieux modéré dans la promotion de la paix sociale » sont les principales thématiques qui meubleront les travaux de cette conférence qui s’étalera sur trois jours.
Durant ces deux dernières décennies, la société civile a gagné en visibilité et en influence dans les domaines de la prévention des conflits et de la consolidation de la paix. Les acteurs de la société civile jouent de plus en plus un rôle essentiel dans les discussions, les initiatives et les programmes visant à promouvoir la paix et la sécurité. La société civile a notamment influencé la nouvelle conceptualisation de la sécurité axée non plus sur l’État mais sur les personnes.
Elle joue un rôle de premier plan en encourageant les initiatives locales de consolidation de la paix, en engageant des processus de réconciliation, en préconisant l’adhésion aux accords de paix et en mettant en place des capacités d’éducation pour la paix. Si ses engagements sont louables, la société civile se heurte toujours à plusieurs difficultés: une mauvaise organisation des différents acteurs du secteur, le manque de ressources, la méfiance des gouvernements et une interaction souvent antagoniste avec les gouvernements.
Dans son allocution d’ouverture, M. Abdel Hamid Dbeibah a assuré que la Libye a retrouvé sa santé et sa position naturelle sur la carte des activités et forums régionaux africains et maghrébins.
Il a rappelé que la capitale Tripoli, a accueilli la 9ème conférence des femmes arabes, ainsi que la conférence des doyens des instituts judiciaires arabes outre des réunions ministérielles arabes et africaines et des séminaires scientifiques et des expositions.
Revenant sur la conférence de l’ECOSOCC, M. Dbeibah a estimé que la thématique retenue coïncide avec l’appel du gouvernement d’unité nationale libyen à bénéficier des expériences de pays qui sont passés de la violence au transfert pacifique du pouvoir, ajoutant que ce forum contribue également à l’échange d’expériences entre les organisations de la société civile africaines, ce qui est de nature à appuyer les efforts déployés par la société civile libyenne, qui a « commencé à faire la différence sur la scène publique libyenne ».
Pour sa part, le président de l’ECOSOCC, Khalid Boudali a affirmé que cette conférence est appelée à débattre de nombreuses questions, notamment les rôles pionniers des organisations de la société civile dans la politique, le développement, la démocratie, la paix et la sécurité, des rôles qui ne se limitent plus à la participation formelle, mais qui l’ont dépassée à ce qui est réel et sur le terrain, selon une approche participative dans la concrétisation des décisions gouvernementales.
Selon lui, la société civile est devenue l’un des principaux acteurs de la vie économique, sociale et culturelle, à travers la participation des citoyens et des associations à l’élaboration et au suivi des programmes de développement.
Pour M. Boudali, la centralité du rôle confié à la société civile requiert immanquablement des organisations efficaces qui créent le climat approprié pour influencer les politiques publiques, en participant à l’élaboration, à la planification, à la mise en œuvre et au suivi de tous les programmes de développement.
C’est pour cette raison que ces structures de la société civile ont besoin d’une forte impulsion pour atteindre leurs objectifs en renforçant leurs capacités, en développant leurs networking et en redéfinissant leurs relations avec les institutions de l’État, a-t-il soutenu.
« D’une manière générale, les organisations de la société civile (OSC) doivent accroître leur taux de participation à la vie politique, à l’élaboration des politiques publiques et renforcer leur participation aux postes de décision, afin d’assurer une société de démocratie participative, d’égalité et de justice sociale », a plaidé M. Boudali, qui vient d’être élu président de l’ECOSOCC en décembre 2022.
HA/APA