Par Hicham Alaoui
La Banque mondiale s’apprête à octroyer un financement significatif au Maroc, sous la forme d’un prêt de 300 millions de dollars, en vue d’accélérer la réforme de l’écosystème de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation.
En alignement avec le programme gouvernemental, ce prêt pour les résultats (PPR) vise à concrétiser la vision de l’Exécutif en se concentrant sur des éléments clés et des objectifs qui favoriseront le progrès dans ces domaines.
L’investissement privé au Maroc demeure en deçà de son niveau de 2019. Pour stimuler la croissance économique à moyen et long termes, la Banque mondiale souligne l’importance cruciale d’un fort engagement du secteur privé, essentiel à la création d’emplois et au renforcement de la croissance du Royaume. Le projet de Budget 2024 s’engage à promouvoir l’investissement privé pour établir une économie nationale compétitive, équitable et durable, en accord avec la Charte de l’investissement.
Le projet de réforme se concentre sur trois axes principaux : l’amélioration de la pertinence des programmes universitaires publics pour le marché de l’emploi, le renforcement de la gouvernance de l’enseignement supérieur et de la recherche. Ces axes incluent l’ajustement des programmes aux besoins du marché du travail, l’alignement de la recherche scientifique sur les normes internationales et les priorités nationales, ainsi que l’amélioration de la gouvernance à l’échelle centrale et au niveau des universités.
Malgré les progrès réalisés dans le secteur de l’enseignement supérieur au cours de la dernière décennie, des obstacles subsistent. Le nombre d’étudiants a considérablement augmenté, mais les allocations budgétaires n’ont pas suivi la cadence, entraînant une détérioration des conditions d’enseignement. Les réformes visent à résoudre ces problèmes, en particulier le ratio élevé étudiants/enseignants et l’amélioration de la qualité académique et de la pertinence des programmes.
Quant au système doctoral, il fait face à des défis majeurs, notamment l’absence de critères d’admission structurés, la longue durée d’achèvement du doctorat et le manque de soutien financier. La Banque mondiale souligne également des lacunes dans la production de recherche, telles que la faible participation aux réseaux de recherche et le manque de recherche interdisciplinaire et d’internationalisation.
Afin de relever ces défis, le gouvernement marocain a élaboré le Plan national d’accélération de la transformation de l’écosystème de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, mettant l’accent sur des leviers de changement tels que la transformation numérique et la performance de la gouvernance. Le financement de la Banque mondiale appuiera la concrétisation de ce plan, garantissant un suivi rigoureux et un soutien substantiel à sa mise en œuvre.
HA/APA