L’Alliance des États du Sahel (AES) se veut une alternative à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Les chefs des armées du Niger, du Mali et du Burkina Faso ont annoncé, mercredi 6 mars à Niamey, la création d’une « force conjointe » pour combattre les groupes armés terroristes.
Cette force conjointe de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) « sera opérationnelle dans les plus brefs délais pour prendre en compte les défis sécuritaires dans notre espace », a déclaré le général Moussa Salaou Barmou, chef d’état-major nigérien des armées, dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion.
Un officier malien joint par APA parle d’une « réunion hautement stratégique visant à mutualiser les efforts » pour la mise en place d’une « armée commune ».
La rencontre de Niamey a permis d’élaborer un « concept opérationnel » afin d’atteindre les objectifs en matière de défense et de sécurité.
« Nous sommes convaincus qu’avec les efforts conjugués de nos trois pays, nous parviendrons à créer les conditions d’une sécurité partagée », assure le général Barmou.
« Les forces armées de l’espace du Liptako-Gourma justifient largement le bien-fondé de la volonté politique clairement affirmée et assumée par les chefs d’États de l’AES », ajoute l’armée malienne dans un communiqué.
Les trois pays de l’Alliance des États du Sahel, tous dirigés par des militaires, sont en proie à une insurrection jihadiste régionale qui dure depuis dix ans.
Ces « militaires (…) continueront probablement à façonner les politiques de sécurité de la région en 2024 », analyse un spécialiste en sécurité basé a Ouagadougou.
Courant 2023, colonel Assimi Goita, capitaine Ibrahim Traoré et général Abdoudramane Tiani ont poussé les troupes françaises hors du Sahel central et se sont rapprochés de la Russie. Dans cette dynamique, le Mali a accueilli des instructeurs russes en 2022 alors que le premier contingent d’« Africa Corps » est arrivé au Burkina en début d’année.
En septembre 2023, les trois dirigeants ont signé la Charte du Liptako-Gourma, créant l’Alliance des États du Sahel (AES). À la suite du Mali, le Burkina et le Niger ont quitté la force conjointe G5Sahel.
En fin janvier 2024, les trois pays ont annoncé leur retrait de la Cédéao qu’ils accusent d’avoir trahi les principes des pères fondateurs.
DS/ac/APA