La crise sécuritaire a poussé de nombreux élèves hors des salles de classe.
En 2024, plus de 75 000 filles ont dû abandonner l’école, selon un responsable du ministère de l’Education nationale, lors du panel sur le « décrochage scolaire des filles et système de remédiation » dans le cadre du projet pour l’autonomisation des femmes et le dividende démographique au Sahel, plus connu sous son acronyme anglais, SWEDD.
De l’avis de Inoussa Sissao, chef de service à la Direction de la Promotion de l’Education inclusive, de l’Education des Filles et du Genre (DPEIFG), ce décrochage scolaire des filles s’explique entre autres par la pauvreté des parents, les grossesses, les mariages précoces, et la crise sécuritaire.
« Les filles et les garçons non scolarisés voient non seulement leur éducation compromise, mais courent également un plus grand risque de violence, d’exploitation, de mariage forcé et même de recrutement par des groupes armés », a déclaré UNICEF Burkina Faso.
Pour y faire face, le gouvernement a dressé un profilage des élèves hors établissement et ouvert des classes alternatives d’urgence ou de doubles vacations pour offrir aux filles, des espaces d’apprentissage temporaires et flexibles.
« Ces types de classes visent à fournir une éducation de base, à maintenir une certaine moralité dans la vie des filles et à lutter contre leur décrochage scolaire », estime M. Sissao.
En 2023, une première phase du profilage des filles hors écoles au Burkina Faso a permis d’enregistrer plus de 60 000 élèves déscolarisées.
Dans le cadre du projet SWEDD, plusieurs d’entre elles ont été prises en charge et ont bénéficié de formations.
Au 02 octobre 2023, 6 149 étaient fermées en raison de la violence et de l’insécurité. Plus de 31 000 enseignants et plus d’un million d’enfants ne pouvaient plus retourner en classe, craignant pour leur sécurité.
Pendant ce temps, au moins 230 écoles servaient actuellement d’abris temporaires à plus de 52 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays.
DS/ac/APA