La plus grande installation géothermique du monde devrait commencer à produire au Kenya dès l’année prochaine.
C’est une grande avancée dans le secteur des énergies renouvelables. La capacité géothermique de l’Afrique devrait plus que doubler au cours des sept prochaines années, permettant à l’industrie géothermique du continent de dépasser celle de l’Europe, selon une étude publiée par la société de conseil Rystad Energy.
Le cabinet d’études prévoit que la capacité de production d’énergie géothermique atteindra 13 gigawatts (GW) en Afrique d’ici à 2050, contre seulement un GW environ aujourd’hui.
La production d’électricité à partir de ressources géothermiques implique l’exploitation de bassins d’eau surchauffée et de vapeur créés par le magma qui s’écoule profondément sous la surface de la terre.
Lorsque les conditions géologiques le permettent – généralement dans les régions volcaniques ou le long des limites des plaques tectoniques – ces ressources géothermiques peuvent être acheminées jusqu’à la surface et converties en électricité.
La chaleur produite par les ressources géothermiques peut également être utilisée à diverses fins.
La région de la vallée du Rift, en Afrique de l’Est, présente de loin les conditions les plus favorables à la production d’énergie géothermique sur le continent.
Le Kenya a ouvert la voie en exploitant ce potentiel : le développement rapide de ces dix dernières années a permis au pays de devenir le septième producteur mondial d’énergie géothermique.
Les chiffres de Rystad montrent que le pays produit désormais 6,5 térawattheures (TWh) d’électricité à partir de sources géothermiques (près de la moitié de son approvisionnement total), alors qu’il ne produisait que 1,6 TWh en 2010.
La plus grande installation géothermique du monde, Olkaria VI, devrait commencer à produire dans le parc national de Hell’s Gate au Kenya dès l’année prochaine.
Daniel Holmedal, analyste principal de la chaîne d’approvisionnement chez Rystad Energy, a expliqué à African Business que l’essor de l’industrie géothermique kényane était en partie dû aux campagnes de forage entreprises par des entités publiques dès les années 1960.
Ces campagnes ont eu pour effet d’amortir les risques sur les investissements des promoteurs géothermiques, qui ont finalement lancé des projets une fois les ressources prouvées.
Reflétant cet élan rapide, la compagnie d’électricité kényane KenGen – qui exploite plusieurs centrales géothermiques dans le pays – a annoncé une augmentation de 48% de ses bénéfices avant impôts au 30 juin.
La société, qui est détenue à 70% par le gouvernement kenyan, a déclaré que les unités géothermiques supplémentaires lui ont permis de continuer à interrompre l’approvisionnement en électricité, alors même que les installations hydroélectriques étaient touchées par la sécheresse.
MG/as/fss/ac/APA