Après le 31 décembre, il ne devrait plus rester de casques bleus en uniforme au Mali.
Le camp de la Mission Multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) de Tombouctou a récemment été rétrocédé aux autorités maliennes alors qu’il devait normalement rester opérationnel pendant encore 18 mois à compter du 1er janvier 2024.
En effet, alors que le processus de liquidation de la Mission onusienne devrait commencer ce lundi, le camp de Tombouctou a été rétrocédé plus tôt que prévu. Outre Tombouctou, le processus de liquidation devrait aussi concerner les camps de Gao et de Bamako. Selon des sources, c’est à cause de la situation sécuritaire préoccupante qui prévaut dans la région de Tombouctou que la Minusma a anticipé sur le calendrier de son retrait de la ville.
Après le 31 décembre, il ne devrait plus rester de casques bleus en uniforme (militaires et policiers) au Mali. La Minusma craint pour la sécurité de ses installations et de son personnel chargé de la liquidation à Tombouctou.
Présidée par Bakoun Kanté, gouverneur de Tombouctou, et Anton Antchev, directeur de l’équipe de coordination de la liquidation de la mission et responsable en charge de l’entité de liquidation de la Minusma, la cérémonie de passation de pouvoir a marqué le transfert officiel du camp de Tombouctou de la mission au gouvernement de transition du Mali. L’installation a été transférée dans un état pleinement fonctionnel. C’est ainsi que le drapeau des Nations Unies a été retiré du camp au profit de celui du Mali.
Contrairement aux camps de l’ONU dans la région de Kidal dont la fermeture a été marquée par une reprise des hostilités entre l’armée malienne et les mouvements armés signataires de l’Accord de paix de 2015, la rétrocession du camp de Tombouctou s’est déroulée pacifiquement. Ce départ marque l’achèvement du premier des trois sites de liquidation prévus de la Mission onusienne. «Depuis juillet, la mission a retiré près de 1.867 militaires et 173 policiers, ainsi que 226 personnels civils de Tombouctou», conformément aux directives de la résolution 2690 du Conseil de sécurité des Nations Unies, a indiqué Stéphane Dujarric, le porte-parole, du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Apparemment, les deux autres camps de l’ONU restants (Gao et Bamako) devraient connaître le même sort que Tombouctou à savoir une anticipation sur le calendrier de liquidation. Selon M. Dujarric « même si les Nations Unies accordent généralement un délai d’environ 18 mois pour la liquidation d’une mission de maintien de la paix, l’entité de liquidation de la Minusma s’efforcera de raccourcir ce délai ». Ainsi, ces propos montrent l’engagement de l’ONU à achever le processus de liquidation dans les délais les plus courts possibles.
La Minusma a été la mission onusienne la plus meurtrière au monde avec le décès d’au moins 300 casques bleus dont l’écrasante majorité suite à des actes hostiles depuis son déploiement en juillet 2013.
MD/ac/APA