Le Niger s’apprête à livrer 150 millions de litres de gasoil au Mali pour alimenter les centrales électriques de ce pays en proie à des coupures d’électricité récurrentes, a annoncé mardi la présidence malienne.
Le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, a reçu mardi le ministre du pétrole nigérien Mahaman Moustapha Barke, afin de finaliser «un accord de partenariat visant la vente de 150 millions de litres de gasoil au Mali», a indiqué la présidence malienne dans un communiqué.
«Ces carburants seront destinés à la société Energie du Mali (EDM-SA) pour alimenter les différentes centrales électriques du pays», a précisé M. Barke, cité dans le communiqué.
Grevée par une dette de plus de 200 milliards de FCFA (environ 300 millions d’euros), la société d’énergie nationale du Mali n’arrive plus à assurer la couverture en électricité de la capitale et d’autres localités du pays.
La dégradation de la fourniture d’électricité suscite une large exaspération parmi près de 11 millions de Maliens qui ont accès à l’électricité, soit la moitié de la population de ce pays dirigé par une junte depuis un coup d’Etat en 2020 et dont une grande partie du territoire est gangrénée par l’expansion des groupes armés, notamment jihadistes.
En février, le Niger avait annoncé la signature d’un protocole d’accord sur la fourniture de gasoil au Burkina Faso, au Mali et au Tchad, des pays classés parmi les plus pauvres au monde et gouvernés par des régimes militaires.
Les trois premiers pays se sont réunis au sein de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), et ont annoncé en février leur retrait de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cédéao).
Les autorités nigériennes ont inauguré en novembre un oléoduc géant qui permettra d’acheminer jusqu’au Bénin voisin le pétrole brut extrait du gisement d’Agadem (sud-est) par la China National Petroleum Corporation (CNPC), une société pétrolière appartenant à l’Etat chinois.
Les autorités nigériennes ont annoncé le 13 avril avoir obtenu un prêt de 400 millions de dollars de leur partenaire chinois, au titre d’une « avance » sur les ventes prochaines de pétrole brut dont la commercialisation doit débuter en mai.
Le pays entend porter sa production pétrolière du pays à 110.000 barils par jour, dont 90.000 barils doivent être exportés.
AFP