Au total, 113 députés à l’Assemblée nationale et, pour la première fois, 179 conseillers régionaux doivent être élus.
Lundi, dans une atmosphère paisible, les citoyens togolais se sont rendus aux urnes pour élire leurs députés et conseillers régionaux. Ce scrutin intervient juste après une réforme constitutionnelle, critiquée par l’opposition qui y voit une volonté de Faure Gnassingbé de se maintenir au pouvoir.
Les opérations de dépouillement ont débuté en fin de journée dans les bureaux de vote, avec la Commission électorale annonçant que les tendances des résultats provisoires seraient dévoilées dans la nuit de lundi.
Les résultats devront ensuite être validés par la Cour constitutionnelle, conformément au code électoral qui stipule un délai de six jours pour leur annonce.
À Lomé, la capitale, le vote s’est déroulé sans incident, avec une participation relativement faible selon les journalistes de l’AFP sur place.
Le Togo, un petit pays de 8,8 millions d’habitants, est dirigé par la famille Gnassingbé depuis les années 1960. Faure Gnassingbé, actuel président, a succédé à son père Eyadéma Gnassingbé en 2005, après près de 38 ans de règne.
Dans un contexte politique tendu, marqué par l’adoption récente d’une nouvelle Constitution, ce double scrutin législatif et régional revêt une importance particulière. La réforme constitutionnelle du 19 avril a transformé le système de gouvernance du pays d’un régime présidentiel à un régime parlementaire.
Désormais, le pouvoir réside entre les mains du Président du Conseil des ministres, qui sera le chef du parti majoritaire à l’Assemblée. Faure Gnassingbé, en tant que président actuel du parti majoritaire, UNIR, pourrait ainsi prendre immédiatement cette nouvelle position et rester au pouvoir sans limitation de mandats, suscitant les critiques de l’opposition qualifiant cela de « coup d’État institutionnel ».
Les électeurs togolais, dont une grande partie est jeune, ont été appelés à exprimer leur choix dans un contexte où le pays fait face à des défis socio-économiques persistants, notamment dans les zones rurales, malgré une légère réduction du taux de pauvreté au cours des dernières années.
Sur le plan économique, le Togo maintient une croissance stable, principalement dans les services et l’agro-industrie, mais il doit également faire face à la menace jihadiste, avec des attaques régulières dans le nord du pays.
Au total, 113 députés à l’Assemblée nationale et, pour la première fois, 179 conseillers régionaux doivent être élus. Ces derniers, en collaboration avec les conseillers municipaux, désigneront le nouveau Sénat.
Pour le parti UNIR, la réforme constitutionnelle vise à rendre les instances du pouvoir plus représentatives du peuple togolais.
À 57 ans, Faure Gnassingbé a déjà remporté quatre élections, toutes contestées par l’opposition. Conformément à l’ancienne constitution, il aurait dû se présenter une seule fois à la présidence en 2025.
Face aux critiques suscitées par la nouvelle Constitution, les autorités ont adopté une posture plus stricte à l’approche du scrutin, interdisant toute manifestation contre la réforme et limitant les observateurs électoraux. La presse étrangère a également été temporairement restreinte dans sa couverture des élections, tandis que les ministres de la Justice et de la Sécurité ont averti contre la publication de résultats falsifiés ou de fausses informations.
AC/APA avec AFP