Christine Razanamahasoa avait appelé dès novembre, une semaine avant le premier tour de la présidentielle, à la suspension du scrutin.
La présidente de l’Assemblée nationale malgache, Christine Razanamahasoa, autrefois alliée du président Andry Rajoelina mais devenue critique envers le pouvoir lors des élections présidentielles de novembre, a été destituée de son poste, selon des sources vendredi.
Dans une annonce jeudi soir, rapporte l’Afp, la Haute Cour constitutionnelle a retiré à Christine Razanamahasoa, âgée de 72 ans, son mandat de députée, arguant qu’elle avait enfreint de manière flagrante les directives de son parti, entraînant ainsi sa destitution de la présidence de l’Assemblée.
La Cour a souligné que toute action unilatérale en désaccord avec les valeurs et engagements de son groupe politique constituait une violation manifeste de l’article 72 de la Constitution, stipulant qu’un député doit respecter la ligne de conduite de son groupe parlementaire et ne peut pas changer de faction politique après son élection.
Considérée désormais comme une figure majeure de l’opposition, Christine Razanamahasoa avait appelé dès novembre, une semaine avant le premier tour de la présidentielle, à la suspension du scrutin, dans un contexte marqué par des manifestations de l’opposition dénonçant une tentative de maintenir le président sortant au pouvoir pour un second mandat.
Elle avait affirmé à cette époque que les conditions pour une élection paisible, crédible et acceptée par tous n’étaient pas réunies.
Déjà en octobre, elle avait déclaré : «Notre pays va mal, notre peuple souffre, et nous sommes responsables de cette impasse».
Christine Razanamahasoa, ancienne magistrate, avait notamment occupé brièvement le poste de ministre de la Justice avant de devenir la première femme présidente de l’Assemblée en 2014. Elle avait été réélue à ce poste en 2019.
Avec Afp