L’International Rescue Committee (IRC) a mis en garde contre « les graves conséquences d’une absence d’attention urgente à l’aggravation de la faim dans diverses parties du Mali, en particulier dans les régions de Ménaka et Tombouctou ».
Depuis 2012, les activités des mouvements jihadistes détériorent la qualité de vie de bon nombre de citoyens du Mali. À l’heure actuelle, d’après l’International Rescue Committee (IRC), « 8,8 millions de personnes, soit environ 40 % de la population totale du pays, ont besoin d’une assistance humanitaire sur tout le territoire. C’est une augmentation de 17,3 % par rapport à 2022 ».
L’Organisation Non Gouvernementale, dans un communiqué reçu à APA, a soutenu que « plus de 2500 personnes sont confrontées à des conditions proches de la famine et 76.000 personnes souffrent d’une faim extrême à Ménaka. 30.000 personnes ont fui leurs maisons à Tombouctou et Taoudéni, au cours du seul mois d’août, en direction de la Mauritanie ».
Indexant « le changement climatique, la violence persistante dans certaines parties du pays et les chocs économiques », l’IRC a indiqué que dans les régions en question « les gens mangent si rarement qu’ils souffrent physiquement de la faim ». En outre, précise le document, « au premier trimestre 2023, le Mali a enregistré plus de 375.000 personnes déplacées à l’intérieur du pays, dépassant ainsi le pic observé en 2013, au plus fort du conflit armé ».
« L’IRC travaille en première ligne, apportant un soutien essentiel aux communautés les plus durement touchées par cette crise au Mali et dans le Sahel central en général. L’une de nos principales préoccupations est l’accès limité aux zones où les besoins urgents persistent. Les récentes perturbations des vols, seul moyen d’acheminer une aide cruciale, notamment de la nourriture et des médicaments, vers certaines régions du Nord et du Centre du Mali, ne font qu’exacerber la crise », a déclaré Matias Meier, directeur de l’ONG au Mali.
« La communauté humanitaire, au début du mois, a tiré la sonnette d’alarme sur l’aggravation de la crise de la malnutrition chez les enfants. Sans une aide immédiate, près d’un million d’enfants de moins de 5 ans pourraient souffrir de faim sévère d’ici décembre 2023, et au moins 200.000 d’entre eux risqueraient de mourir de faim », a ajouté M. Meier.
À Tombouctou, ville sous blocus des groupes jihadistes, « les gens sont confrontés à des difficultés croissantes et appellent à l’aide. Nous avons été alertés d’une pénurie croissante de fournitures, de nourriture et de carburant dans la région. Pour le seul mois d’août 2023, plus de 30.000 personnes (environ 6000 ménages) ont été déplacées à titre préventif dans les régions de Tombouctou, Taoudéni et vers les pays voisins. Il s’agit d’une situation humanitaire désastreuse », a fait savoir le patron de l’IRC au Mali.
Par conséquent, « une action humanitaire rapide est nécessaire pour faire face à la crise urgente qui se déroule au Mali », mais « à l’approche de la fin de l’année, seuls 21 % du plan de réponse humanitaire du Mali ont été financés, laissant des millions de personnes dans ce pays dans des conditions précaires », a signalé le communiqué.
En plus de combler ce déficit de financement, a conclu le document, l’IRC a appelé la communauté internationale à donner la priorité à la rationalisation de l’approche de la lutte contre la malnutrition infantile dans les contextes fragiles afin d’éviter des pertes massives en vies humaines et en moyens de subsistance.
ID/ac/APA