Berlin a donné son accord pour la participation de ses troupes à une mission de formation de l’Union européenne au Niger.
Une mission militaire européenne sera bientôt lancée au Niger pour former et appuyer techniquement les forces armées locales dans la lutte contre les groupes jihadistes. En principe, c’est à la fin de ladite mission que le parlement allemand devrait se prononcer sur la poursuite ou non de sa mission au Mali. Au mois de novembre dernier, l’Allemagne avait indiqué que ses soldats, plus d’un millier déployés au Mali, resteront sur place jusqu’en mars 2024.
Mais, le nouveau ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, n’a pas écarté la possibilité d’écourter le mandat des troupes de la Bundeswehr stationnées au Mali. Selon lui, « rester au Mali jusqu’en mai 2024 n’est absolument pas pertinent dans les conditions actuelles ». Il faisait allusion à certaines tracasseries auxquelles seraient confrontés les casques bleus de la MINUSMA au Mali qui n’ont plus la même liberté de mouvement qu’auparavant. Pour cette raison, il a émis l’idée d’un retrait anticipé des militaires allemands du Mali.
La Fondation allemande pour la science et la politique (SWP), un groupe de réflexion basé à Berlin qui conseille le gouvernement fédéral, s’est voulue plus tranchant en déclarant que « le maintien de la paix par les Nations unies n’a pas d’avenir au Mali. Les conditions-cadres politiques de la mission Minusma, qui existe depuis 2013, sont pires que jamais. Elle n’a pas le soutien total du Conseil de sécurité de l’ONU et encore moins du gouvernement malien ».
Entretemps, les militaires allemands présents au Mali pourraient renforcer l’effectif déjà déployé au Niger. Dans la nouvelle mission militaire européenne qui sera lancée au Niger, l’Allemagne prévoit de déployer pour un premier temps jusqu’à 60 soldats. Un nombre qui ne cessera sûrement pas d’augmenter.
En décembre dernier, l’Union européenne avait pris la décision de déployer une mission militaire de trois ans au Niger. Au départ, 50 à 100 soldats européens, puis jusqu’à 300, doivent aider ce pays à améliorer sa logistique et ses infrastructures sur le plan militaire.
Objet de plusieurs attaques meurtrières dont une en fin février dernier, le Niger n’échappe pas à l’insécurité qui sévit au Mali bien qu’il n’existe aucune portion du territoire sous le contrôle des groupes armés. Au Niger, plusieurs contingents militaires occidentaux y sont déployés tels que les Français, les Américains, les Italiens et les Allemands. Ces derniers ont récemment bouclé leur mission d’entrainement des forces armées nigériennes initiées depuis 2018.
Environ 1 100 soldats allemands sont toujours stationnés au Mali confinés, la plupart au super-camp de la MINUSMA à Gao. Leur tâche principale consiste à collecter des données de reconnaissance pour la mission de maintien de la paix de l’ONU (MINUSMA) qui exécute difficilement son mandat en raison de multiples désaccords avec les autorités de la Transition. Ces dernières ont plutôt opté pour un renforcement du partenariat militaire avec la Russie. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’Allemagne a décidé en novembre dernier de retirer ses troupes du Mali d’ici mai 2024. D’autres contingents de la MINUSMA à savoir la Suède, la Grande-Bretagne, la Côte d’Ivoire, le Bénin ont également pris la même décision.
MD/ac/APA