Avec la découverte du champ gazier Greater Tortue Ahmeyim (Grand Tortue Ahmeyim, GTA) en 2015 à la frontière maritime avec le Sénégal et les derniers développements concernant le champ BirAllah, la Mauritanie est devenue une destination de plus en plus attrayante pour les investissements.
Outre les avantages liés à l’approvisionnement en hydrocarbures, la Mauritanie devrait bénéficier de nombreuses opportunités économiques rendues possibles par la vente du pétrole et du gaz. Toutes ces opportunités seront présentées lors de la conférence et de l’exposition MSGBC Oil, Gas & Power, qui se tiendra les 21 et 22 novembre de cette année.
Les infrastructures
Selon la Banque mondiale, le manque d’infrastructures en Mauritanie a considérablement freiné sa croissance économique. Cependant, avec l’introduction de projets énergétiques à grande échelle tels que GTA, qui nécessitent des investissements lourds dans les infrastructures tels que les routes, les pipelines et les installations de stockage, les opportunités de croissance dans ce domaine se sont accrues.
Le développement de ces projets d’infrastructure créera des emplois dans la construction et l’entretien, ce qui stimulera l’économie. Un projet spécifique est la transformation de la ville portuaire de Nouadhibou en un centre régional de traitement, d’importation et d’exportation de gaz, qui, outre la création d’emplois, nécessitera une expansion de la capacité actuelle de stockage de pétrole de 300.000 tonnes métriques.
En outre, en ce qui concerne les infrastructures électriques, le projet Banda Gas-to-Power, développé par New Fortress Energy, vise à produire du gaz naturel pour la production d’électricité d’ici 2024. Le projet comprend la production de gaz en amont, la production d’électricité et le transport d’électricité. Il permettra de réduire les coûts et d’accroître l’approvisionnement des ménages et de l’industrie mauritaniens, tout en favorisant l’intégration régionale grâce aux exportations d’électricité vers le Sénégal et le Mali.
Hydrogène vert
L’hydrogène a un rôle crucial à jouer dans le passage à l’énergie durable. Malgré son potentiel, la production d’hydrogène vert est encore limitée et coûteuse. Selon Nils Røkke, président de l’Alliance européenne pour la recherche énergétique, une solution consiste à développer simultanément l’hydrogène bleu et l’hydrogène vert, en prévoyant que l’hydrogène vert s’imposera progressivement comme la forme dominante. C’est la stratégie adoptée par la firme britannique BP en Mauritanie, qui a des intérêts d’opérateur dans les champs de gaz naturel liquéfié (GNL) de GTA et BirAllah, mais qui étudie parallèlement la faisabilité d’un projet d’hydrogène vert dans le pays.
Le ministre mauritanien des Finances, Isselmou Ould Mohamed M’Bady, a plaidé en faveur d’une « augmentation significative du financement mixte pour soutenir la transition vers l’énergie verte ». L’utilisation des bénéfices tirés du premier gaz pourrait être l’une des solutions pour financer les projets d’hydrogène vert.
Services
Déjà grand producteur de minerais, la Mauritanie bénéficie d’un solide vivier de prestataires de services locaux dans le secteur de l’extraction, qu’il s’agisse de logistique et de sécurité ou de conseils juridiques et d’ingénierie.
L’expansion des infrastructures et le développement des projets pétroliers et gaziers créeront encore plus d’opportunités d’emploi dans ce secteur. Par exemple, le cabinet de conseil local Meen&Meen, qui fait partie d’une coentreprise avec Jade Advisory et EPCM Holdings, a obtenu un contrat stratégique pour
la transformation du port sud de Nouakchott en un centre régional. La croissance prévue de 6,2% du Pib d’ici 2025 dans le pays améliorera également la qualité et la disponibilité des services dans le pays.
L’industrie du transport, en particulier, devrait bénéficier de l’augmentation de la demande de biens et de personnes, la Banque africaine de développement estimant que le secteur du transport en Mauritanie augmentera de 5,5% par an entre 2020 et 2025.
Le défi de l’accès aux financements
Selon la Banque mondiale, l’accès aux financements reste un défi important en Mauritanie, avec seulement 10% de la population ayant accès à des services financiers formels. Ousmane Mamadou Kane, le ministre des Affaires économiques et de la Promotion du secteur productif, a expliqué que le gouvernement a l’intention d’injecter beaucoup de ressources dans le Trésor et la Banque centrale en utilisant les revenus générés par le pétrole et le gaz. Cela créera des opportunités significatives pour les banques et les institutions financières locales tout en permettant au secteur des affaires au sens large de bénéficier d’un meilleur accès au capital.
Tourisme et hôtellerie
Moins connue pour le tourisme que ses pays voisins, le Maroc et le Sénégal, la Mauritanie recèle pourtant des joyaux cachés comme la région de l’Adrar qui regorge de sites fascinants tels que les villes historiques de Chinguetti et Ouadane, ou le Train du minerai de fer, accessible aux voyageurs aventureux, qui relie la ville minière de Zouerat à la ville côtière de Nouadhibou et offre des vues imprenables sur le paysage désertique. L’amélioration des infrastructures routières et l’augmentation des revenus devraient donner un coup de
fouet aux secteurs de l’hôtellerie et du tourisme.
MSGBC Oil, Gas & Power, le principal événement énergétique de la région, se tiendra à Nouakchott, en Mauritanie, les 21 et 22 novembre. Organisé par Energy Capital & Power, l’événement vise à rassembler des investisseurs potentiels, des développeurs de projets et des acteurs publics afin de créer une plateforme idéale pour initier de nouveaux projets et signer des accords. En organisant des tables rondes de haut niveau, des sessions de réseautage exclusives et des ateliers techniques, le MSGBC 2023 se penchera sur les façons dont le pays peut utiliser son industrie du gaz naturel pour débloquer des avantages économiques à long terme.
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