Le Nigérian Abubakar Mainock est un « terroriste international », selon le Département d’Etat américain.
Abubakar Mainock est dans le viseur des Etats-Unis. Le jihadiste nigérian a été désigné terroriste international par le Département d’Etat américain au terme d’une réunion dirigée par le Secrétaire d’Etat, Antony Blinken sur le groupe Etat islamique. La mesure concerne également un jihadiste irakien.
Selon les Américains, Mainock est un haut responsable du bureau régional al-Furqan de la direction générale des provinces (GDP) de l’Etat islamique au Sahel. La GDP a pour vocation de fournir des conseils opérationnels et un financement dans le monde entier.
Agé de 41 ans, Abubakar Mainock a occupé de grandes responsabilités au sein de l’Etat islamique au Nigeria. Une note du Projet de lutte contre l’extrémisme (CEP, sigle anglais) indique qu’il a été commandant régional après l’exécution en 2018 de Maman Nur, une autre figure jihadiste ayant évolué aux côtés du fondateur de Boko Haram, Muhamed Yusuf.
Abubakar Mainock était un proche de son successeur, Abubakar Shekau. En 2015, il a été désigné par ce dernier pour remettre une enveloppe de six millions de nairas à des ressortissants sénégalais qui, après un séjour dans les rangs de Boko Haram, avaient formulé le vœu de rentrer suite à un malentendu avec le chef de cette organisation jihadiste autour de la détention de documents administratifs.
Mais les deux ne tarderont pas à avoir un différend autour de la décision d’envoyer ou non des combattants en Libye. Mainock était favorable à l’envoi de combattants pour prêter main forte aux jihadistes de l’Etat islamique en difficulté après le lancement de l’opération « Al Bunyan al marsous » (La structure solide) par les milices de la ville de Misrata pour reprendre Syrte, ancienne troisième capitale du califat après Raqqa et Mossoul. Shekau s’y était opposé. Dans la foulée, l’Etat islamique a destitué Shekau (mort en mai 2021 à Sambisa) pour « extrémisme » pour nommer Habib Yusuf alias Abu Mus’ab al Barnawi, gouverneur de sa province en Afrique de l’Ouest.
Cette décision des Etats-Unis contre le jihadiste nigérian implique la fermeture de ses comptes soumis à la juridiction américaine. Il est également interdit à tout citoyen américain d’engager des transactions avec le « terroriste international », sous peine de sanctions.
AC/odl/APA