Bassirou Diomaye Faye a été élu président de la République au premier tour à l’issue du scrutin du 24 mars.
À peine une semaine après son sa victoire sans appel avec plus de 54% des voix lors de l’élection présidentielle tenue le 24 mars, Bassirou Diomaye Faye a été installé dans ses fonctions de président du Sénégal, ce mardi 2 avril. Le cinquième depuis l’indépendance.
Le candidat de substitution ou plan B de l’opposanr Ousmane Sonko, dont la candidature a été rejetée par le Conseil constitutionnel, a prêté serment au Centre des expositions de Diamniadio, à une trentaine de kilomètres de Dakar.
La cérémonie qui se poursuit est rehaussée par la présence d’une dizaine de chefs d’Etat et de chefs de gouvernement africains. Elle sera suivie dans l’après-midi, au palais présidentiel de Dakar, par la passation officielle de pouvoir entre le nouveau président et le sortant Macky Sall.
Les deux hommes se sont déjà rencontrés, mercredi 27 mars, pour discuter des modalités du passage de témoin. C’était en présence d’Ousmane Sonko, le mentor du président nouvellement élu.
Une élection renvoyée
L’entrée en fonction du cinquième président du Sénégal est l’épilogue d’un processus électoral qui a été riche en rebondissements.
Prévue initialement le 25 février 2024, la présidentielle a été reportée sine die par Macky Sall à dix heures de l’ouverture de la campagne électorale.
Le chef de l’Etat sortant a invoqué une crise institutionnelle entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel.
Après la publication, en janvier, de la liste définitive de 20 candidats après un premier tri qui a permis de retenir 21 sur 93 dossiers de candidatures, des accusations de corruption ont visé deux juges constitutionnels. Le Parti démocratique sénégalais (Pds, libéral) dont le candidat Karim Wade a été recalé est porteur de ces accusations.
Avec le soutien des députés de la majorité, les libéraux ont obtenu l’installation d’une commission d’enquête parlementaire.
Lundi 5 février, l’Assemblée nationale a adopté une loi reportant la Présidentielle au 15 décembre 2024.
Annulation du report par le Conseil constitutionnel
Mais ce renvoi a été annulé par le Conseil constitutionnel à la suite d’une saisine d’une partie des candidats. Les juges électoraux ont demandé, dans la foulée, au président sortant de fixer une nouvelle date dans les meilleurs délais. S’engageant à exécuter la décision des sept sages, Macky Sall a appelé à des concertations à l’issue desquelles la date du 2 juin a été proposée pour la tenue d’un scrutin. Il a été aussi proposé au président de rester en poste jusqu’à l’installation de son successeur.
Lundi 4 mars, le président Sall a reçu les conclusions du Dialogue national qu’il a immédiatement soumis au Conseil constitutionnel. Vingt quatre heures plus tard, les sept sages ont annulé les conclusions du Dialogue national et fixé la date de la présidentielle au 31 mars.
Prenant acte de la décision du Conseil, Macky Sall a alors convoqué le corps électoral au 24 mars et fixé la durée de la campagne à 15 jours. Le conseil constitutionnel s’est aligné sur la décision de l’exécutif.
Mais le Pds a attaqué les décrets du président de la République devant la Cour suprême. Déboutés, les libéraux ont décidé de soutenir le candidat Bassirou Diomaye Faye, finalement sorti vainqueur de la présidentielle face à Amadou Bâ, dauphin officiel du président sortant.
AC/APA